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PARKINSON : La parvalbumine, la protéine qui prévient les fibres amyloïdes

Actualité publiée il y a 5 années 11 mois 2 semaines
Scientific Reports
La parvalbumine « piège » les protéines de l'alpha-synucléine, les utilise « à ses propres fins », les empêchant ainsi de former plus tard leurs propres fibres amyloïdes dangereuses.

Le lien entre une consommation accrue de poisson et une meilleure santé à long terme pour le cerveau est établi depuis longtemps. Cette recherche de la Chalmers University of Technology (Suède) en identifie une raison possible, la parvalbumine, une protéine présente en grande quantité dans plusieurs espèces de poissons, qui contribueà prévenir la formation d’alpha-synucléine, une protéine étroitement associée à la maladie de Parkinson.

 

Le poisson a longtemps été considéré comme un aliment sain, lié à l'amélioration de la santé cognitive à long terme, mais les processus sous-jacents restent mal compris. Les acides gras oméga-3 et -6 sont souvent évoqués comme à l’origine de ces effets cognitifs positifs. Cette recherche invoque aussi le rôle positif de la protéine parvalbumine. Car une caractéristique de la maladie de Parkinson est la formation de fibres amyloïdes par la protéine α-synucléine. L'alpha-synucléine est même parfois appelée la « protéine de Parkinson ».

 

Les chercheurs suédois montrent que la parvalbumine peut former des structures amyloïdes à partir de la protéine alpha-synucléine. La parvalbumine « piège » les protéines de l'alpha-synucléine, les utilise « à ses propres fins », les empêchant ainsi de former plus tard leurs propres fibres amyloïdes dangereuses.

 

La parvalbumine kidnappe la « protéine de Parkinson » et l'empêche de s'agréger, en induisant son regroupement avant la formation de fibres dangereuses, explique l’auteur principal, le Dr Pernilla Wittung-Stafshede, professeur de biologie chimique.

 

Or la parvalbumine est très abondante dans certaines espèces de poissons : augmenter les apports de poisson dans l’alimentation apparaît donc comme un moyen simple et prometteur de lutter contre la maladie de Parkinson. « Le poisson est normalement beaucoup plus nutritif à la fin de l'été, en raison d’une activité métabolique accrue », expliquent les chercheurs, « les niveaux de parvalbumine sont donc beaucoup plus élevés chez les poissons en automne ».  

 

D'autres maladies neurodégénératives, dont la maladie d'Alzheimer, la SLA et la maladie de Huntington, sont également causées la formation de structures amyloïdes qui interfèrent avec les réseaux neuronaux dans le cerveau. L'équipe va donc poursuivre ses recherches pour identifier d’éventuelles implications pour d’autres maladies neurologiques.

« Car ces maladies viennent avec l'âge, et les gens vivent de plus en plus longtemps, il y aura une explosion de ces maladies à l'avenir et le plus effrayant est que nous n'avons actuellement aucun remède efficace ou prometteur ».

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