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PERTE de CHEVEUX et VIEILLISSEMENT CUTANÉ : Ils les inversent chez la souris

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 1 semaine
Cell Death and Disease
La recherche cible une mutation génique dans l’ADN mitochondrial qui provoque un vieillissement de la peau et la perte des cheveux.

Les rides et la perte de cheveux sont les marques les plus apparentes du vieillissement. Et s'ils pouvaient être inversés ? A la recherche de la jeunesse éternelle, du moins en apparence, cette équipe de l’Université de l'Alabama à Birmingham (US) parvient à inverser ces signes de l’âge. Cette preuve de concept est apportée chez un modèle de souris en poursuivant l’une des grandes voies de lutte contre le vieillissement cellulaire, la restauration de l’activité des mitochondries, ces minicentrales énergétiques des cellulaires. Des travaux expérimentaux présentés dans la revue Cell Death and Disease qui apportent encore à la connaissance des processus de vieillissement cellulaire et marquent une étape dans les traitements possibles pour les retarder.

La recherche cible une mutation génique dans l’ADN mitochondrial qui provoque un vieillissement de la peau et la perte des cheveux. Il s’avère qu’« éteindre » cette mutation restaure chez la souris une apparence normale (souris de droite sur visuel ci-dessous).

 

Le modèle de souris développé à l'Université porte une mutation qui mène à un dysfonctionnement mitochondrial qui entraîne le développement de rides cutanées et la perte de cheveux. Ces signes similaires aux marques de l’âge sont visibles en quelques semaines seulement. Mais lorsque la fonction mitochondriale est rétablie en désactivant le gène responsable du dysfonctionnement mitochondrial,

  • la souris reprend une peau lisse et un pelage fourni similaire à ceux d'une souris saine du même âge ;
  • cependant, peu de changements sont observés dans d'autres organes, ce qui suggère un rôle important des mitochondries dans la peau vs d'autres tissus.

 

 

Précisément, chez les souris modèles de vieillissement par mutation induite :

  • en 4 semaines, les souris ont les cheveux/poils gris, une densité capillaire réduite, une motricité ralentie, une léthargie, et d’autres changements qui rappellent le vieillissement naturel. La peau se ride 4 à 8 semaines après l'induction de la mutation, et les femelles présentaient des rides cutanées plus sévères que les mâles ;
  • la peau présente un nombre accru de cellules, un épaississement anormal de la couche externe, des follicules pileux dysfonctionnels et une inflammation accrue, des caractéristiques similaires à celles du vieillissement extrinsèque de la peau chez l'Homme ;
  • les cellules de la peau présentent une expression modifiée de 4 marqueurs associés au vieillissement cellulaire, de caractéristiques similaires à celles du vieillissement intrinsèque de la peau chez l'Homme ;
  • la peau présente une perturbation de l'équilibre entre les enzymes métalloprotéinases matricielles et leur inhibiteur spécifique tissulaire alors qu’un équilibre de ces deux enzymes est nécessaire pour maintenir les niveaux de collagène qui préserve son élasticité et prévient les rides ;
  • la teneur en ADN mitochondrial est diminuée et l'expression des gènes mitochondriaux altérée ; les protéines dans les mitochondries impliquées dans la phosphorylation oxydative sont perturbées.

 

 

Précisément, l’inversion de la mutation,

  • rétablit la fonction mitochondriale
  • inverse la pathologie cutanée et capillaire.
  • Ce que ces résultats suggèrent :
  • les mitochondries sont bien des régulateurs réversibles du vieillissement de la peau et de la perte de cheveux,
  • « les mécanismes épigénétiques qui sous-tendent les interférences entre les mitochondries et les noyaux cellulaires jouent très probablement un rôle clé dans la restauration du phénotype normal de la peau et des cheveux », commente l’auteur principal, le Dr M. Singh, professeur de pathologie.

Mais d'autres expériences seront nécessaires pour déterminer si les changements phénotypiques dans d'autres organes peuvent également être inversés par restauration de l'ADN mitochondrial.

 

Et chez l’Homme ? Les chercheurs suggèrent que le mécanisme pourrait également être inversé en désactivant la mutation responsable d’un ADN mitochondrial appauvri. Chez les humains en effet, une détérioration de la fonction mitochondriale est observée au cours du vieillissement, et la dysfonction mitochondriale peut entraîner des maladies liées à l'âge. Une déplétion de l'ADN dans les mitochondries est également impliquée dans les maladies mitochondriales humaines, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les troubles neurologiques associés à l'âge et le cancer.

 

L’étude ouvre ainsi une opportunité sans précédent pour le développement de stratégies thérapeutiques préventives visant à booster la fonction mitochondriale pour lutter contre la pathologie cutanée et capillaire associée au vieillissement et d'autres maladies humaines dans lesquelles la dysfonction mitochondriale joue un rôle significatif.

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