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PRÉMATURITÉ : Comment elle influe sur le développement du cerveau

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 2 semaines
NeuroImage
Le contrôle cognitif est l’un des dysfonctionnements les plus importants chez les bébés de faible poids de naissance.

Chaque année, un bébé sur 10 dans le monde naît avant terme et encoure un risque accru de handicap physique et/ou mental. Comment le très faible poids à la naissance, caractéristique de la prématurité, affecte-t-il le développement du cerveau ? Ces travaux de la Norwegian University of Science and Technology révèle de nouvelles raisons possibles de cet effet du faible poids de naissance sur le contrôle cognitif.

Si les 3 quarts des naissances prématurées pourraient être évités, en pratique, les médecins « doivent faire face aux conséquences de ces très faibles poids de naissance sur le développement cognitif de l’enfant », explique le Dr Alexander Olsen, auteur principal de l’étude et directeur du laboratoire de neurosciences cliniques à l'université. Sa spécialité ? La neuropsychologie clinique et l'étude des conséquences des lésions et des maladies cérébrales, en partie en utilisant la neuro-imagerie avancée. Alors que son axe principal de recherche est la « lésion cérébrale traumatique », ses recherches ont attiré l'attention d’autres chercheurs qui travaillaient sur le développement du cerveau de bébés de très faible poids de naissance, un facteur fréquemment associé lui aussi à des lésions cérébrales périnatales. En collaboration avec d’autres spécialistes de l'Université de Californie du Sud, l’équipe s’est dit que l’étude en parallèle, de ces 2 groupes de patients, bébés ou adultes, tous deux caractérisés par des altérations dans la substance blanche du cerveau pourrait leur en apprendre beaucoup.

 

 

Le contrôle cognitif est l’un des dysfonctionnements les plus importants chez les bébés de faible poids de naissance. Les chercheurs ont donc évalué comment le cerveau de ces sujets différait de ceux de leurs pairs de poids normal à la naissance. En particulier, en ce qui concerne le contrôle cognitif et la capacité de penser de manière proactive ou réactive face à différentes tâches. Les chercheurs ont analysé les données de 32 participants, nés avec un très faible poids de naissance, âgés de 22 à 24 ans, et qui plus jeunes avaient déjà participé à des études de neuroimagerie aux âges de 1, 5, 14 et 20 ans. Ces participants ont été appariés pour l’âge à des témoins de poids de naissance normal. Les participants, sous IRMf, visionnaient sur un écran d'ordinateur une série de lettres aléatoires. Leur tâche consistait à appuyer sur un bouton le plus rapidement possible lorsqu'ils voyaient une nouvelle lettre apparaître sur l'écran de l'ordinateur, sauf lorsque la lettre était le « x ». La réponse la plus fréquente était d'appuyer sur le bouton, car la lettre « x » n'était présentée que 10% du temps.

 

Contrôle cognitif proactif et fonction réactive : les chercheurs identifient 2 processus distincts sur lesquels s’appuie le cerveau pour effectuer cette tâche : une fonction de contrôle cognitif proactif et une fonction réactive.

  • Le contrôle cognitif proactif consiste à travailler de manière proactive sur une tâche : Ici les participants doivent se préparer mentalement, de manière proactive, à identifier de nouvelles lettres à chaque lettre apparaissant sur l’écran et à pouvoir ainsi répondre le plus rapidement et le plus précisément possible.
  • La réactivité est nécessaire à l'apparition du « x » : les participants doivent adapter leur comportement et réagir différemment à cette nouvelle donnée.

 

 

Hyper-réactifs mais moins proactifs : ces 2 processus cognitifs distincts révèlent une différence cognitive chez les sujets de très faible poids de naissance : Les participants du groupe prématurité présentent en effet une activation cérébrale moins proactive mais plus réactive par rapport au groupe témoin. Cette signature d'activation cérébrale hyper-réactive s'accompagne également d'une mauvaise organisation de la substance blanche dans le cerveau et s’avère associée à des troubles de l'intelligence et de l'anxiété :

« leur cerveau réagissait comme s'ils rencontraient quelque chose de nouveau à chaque fois », expliquent les chercheurs qui décrivent un cerveau est hyper-vigilant en raison d'une organisation sous-optimale du système nerveux central.

L’idée est donc d’aider ces patients à être plus proactifs et mieux préparés à certaines situations, de manière à réduire leur anxiété, expliquent les chercheurs qui suggèrent la thérapie cognitivo-comportementale ou la réadaptation cognitive pour éviter à ces sujets un recours en temps réel trop systématique à leur contrôle cognitif.

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