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STRESS : L'excès de cortisol chahute notre ADN

Actualité publiée il y a 6 années 11 mois 4 semaines
Scientific Reports

Des concentrations élevées de l'hormone du stress, le cortisol, dans le corps affectent des processus clés de l'ADN et augmentent le risque de conséquences psychologiques à long terme. Cette étude de l’Université de Göteborg menée auprès de patients atteints du syndrome de Cushing (associé à une surproduction substantielle de cortisol) ouvre plus largement la voie à de nouvelles stratégies de traitement pour les conditions liées au stress comme l'anxiété, la dépression et le stress post-traumatique.

Le syndrome de Cushing est une maladie rare, qui implique une surproduction substantielle de cortisol résultant d'une tumeur bénigne de l'hypophyse ou de la glande surrénale. La condition est caractérisée par l'obésité abdominale, les dépôts de graisse dans le visage et le cou, l'hypertension artérielle et le diabète. Dans une large mesure, les personnes touchées risquent également de souffrir de syndrome de fatigue chronique, d'anxiété, de dépression et de troubles cognitifs. Ici 48 patients atteints de syndrome de Cushing constituent un « terrain d'étude » des effets de niveaux excessifs de cortisol, d'autant que de précédentes études ont déjà montré la persistance, chez ces patients de problèmes psychiatriques. Certains d'entre eux ne reprendrons jamais leur vie professionnelle et restent en rupture de toute vie sociale. Bref, pour cette équipe suédoise, un groupe de patients atteints de troubles majeurs en grand besoin d'aide et de traitements, pour leurs différents symptômes.


Une charge de stress élevée peut affecter l'ADN : c'est déjà un effet démontré par plusieurs études génétiques. Un stress extrême sur des gènes individuels avec donc des niveaux temporaires élevés de cortisol va affecter la méthylation dite de l'ADN et entraîner des changements dans l'expression et les caractéristiques des gènes. L'étude qui a justement porté sur la méthylation de l'ADN dans l'ensemble du génome humain chez ce groupe de patients montre un niveau significativement plus faible de méthylation de l'ADN vs témoins en bonne santé.

Ces changements de méthylation de l'ADN sont caractéristiques de troubles psychiatriques persistants, retrouvés d'ailleurs chez un grand nombre de ces patients. Fait intéressant, certaines de ces découvertes portent sur des gènes liés à la sensibilité au cortisol, et au développement et à la plasticité du cerveau. Ces changements épigénétiques correspondent à une sensibilité programmée pour le cortisol avec une réponse sous forme de dépression et d'anxiété. De plus, ces changements dans l'ADN ont une capacité de persistance à vie et même héréditaire, souligne l'auteur principal, Camilla Glad, chercheur postdoctoral au Département de médecine interne et de nutrition clinique.

Il s'agit maintenant d'identifier les protéines dont les niveaux sont affectés par cette méthylation plus faible, pour identifier de nouvelles voies thérapeutiques. Des résultats enfin qui devront être vérifiés et reproduits par d'autres études mais qui semblent déjà prometteurs pour pouvoir mieux faire face aux conséquences psychologiques et physiologiques induites par le stress.

16 March 2017 doi:10.1038/srep44445 Reduced DNA methylation and psychopathology following endogenous hypercortisolism – a genome-wide study

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