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STRESS psychosocial : Un facteur majeur de maladie cardiovasculaire chez la femme

Actualité publiée il y a 4 années 11 mois 3 semaines
Cardiovascular Innovations and Applications
L’impact des facteurs de stress psychosociaux -dont l’anxiété, la dépression et l’insuffisance de ressources socio-économiques- est majeur sur les résultats cardiovasculaires.

Ces chercheurs de l'Université de Californie, San Francisco se penchent sur le lien entre le stress psychosocial et les maladies cardiovasculaires chez les femmes, et nous proposent, dans la revue Cardiovascular Innovations and Applications, un examen approfondi de l’impact des facteurs de stress psychosociaux -dont l’anxiété, la dépression et l’insuffisance de ressources socio-économiques- sur les résultats cardiovasculaires. Ce type de stress, souvent négligé, apparaît comme un facteur de risque important, en particulier chez les femmes de minorités ethniques.

 

Si de grands progrès ont été accomplis dans le traitement des maladies cardiovasculaires (MCV), dans la prévention et la sensibilisation du public, si la mortalité cardiovasculaire (accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, cardiopathie ischémique, maladie artérielle périphérique et cardiopathie congénitale) a diminué durant ces 20 dernières années pour les deux sexes, ce déclin apparaît moins marqué chez les femmes, en particulier les femmes des minorités. Historiquement considérée comme une maladie masculine, la maladie cardiovasculaire reste la principale cause de mortalité chez les femmes aux États-Unis, la cause d’un tiers des décès dans le monde, et de la moitié des décès des femmes de plus de 50 ans dans les pays en développement. Aux États-Unis, les MCV dépassent de loin toutes les autres causes de décès, y compris toutes les formes de cancer combinées. Malgré la prévalence élevée de la MCV chez les femmes, 46% d'entre elles (selon le dernier sondage de l’American Heart Association) ignorent leur risque cardiovasculaire.

 

Les troubles dépressifs et anxieux et le stress psychosocial sont des facteurs de risque déjà connus de MCV. Or les femmes présentent un risque souvent plus élevé de troubles affectifs et rapportent une plus grande sévérité du stress psychosocial, par rapport aux hommes. Les troubles affectifs et les maladies cardiovasculaires partagent probablement les mécanismes physiopathologiques sous-jacents qui sont exacerbés chez les femmes, en particulier chez les femmes plus jeunes, expliquent les auteurs.  

 

Quels processus du stress psychosocial à la MCV ? Les facteurs de stress qui menacent la sécurité, l’intégrité et le statut d'un sujet sont évalués par le cerveau, induisant une cascade de réponses physiologiques et cognitives. À court terme, ces processus éliminent les facteurs de stress, mais à long terme entraînent des effets néfastes sur la santé. Le stress psychosocial chronique entraîne une dysrégulation des systèmes de réponse au stress, ce qui peut conduire à un schéma d'évaluation du stress intensifié appelé « schéma d'imprévisibilité », une réponse extrême qui expose les femmes à un risque accru de MCV.

 

Des différences mal comprises entre les sexes dans les mécanismes pathobiologiques : la présentation clinique, la gestion et l'application de stratégies diagnostiques, thérapeutiques et préventives ont contribué à cette lacune. La sous-représentation des femmes dans la recherche sur les MCV à ce jour est également un facteur déterminant. Il est donc difficile pour les chercheurs et les cliniciens de tirer des conclusions précises sur les différences entre les sexes en ce qui concerne les mécanismes de la maladie, les modalités de diagnostic spécifiques et les risques ou avantages d’un médicament ou d’un dispositif particulier pour le traitement des femmes atteintes de MCV. En outre, les médecins et autres professionnels de santé persistent à sous-estimer le risque cardiovasculaire chez les femmes.

 

Les auteurs appellent donc à plus de recherche sur les mécanismes pathobiologiques qui conduisent à la MCV chez les femmes et souhaitent sensibiliser les cliniciens sur l’impact du stress psychosocial sur le risque de MCV chez les femmes, en particulier chez les femmes issues des minorités.

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