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TABAC et CANCER du POUMON : Le dépistage n’a jamais protégé personne contre le cancer…

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 3 semaines
Annals of the American Thoracic Society
Il existe toujours une énorme confusion entre le risque de décès par cancer, une fois diagnostiqué, et le risque de cancer associé au tabagisme.

De nombreux fumeurs voient dans le dépistage du cancer du poumon, un moyen d'éviter les méfaits du tabagisme…Ils feraient mieux d'arrêter de fumer, répondent sans détour les chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Research Center. Les patients fumeurs ne sont donc pas toujours très clairs sur les avantages et des limites des dépistages du cancer du poumon, rappelle ainsi cette étude américaine. Ce constat, documenté dans les Annals of the American Thoracic Society, qui reflète une énorme confusion entre le risque de décès par cancer, une fois diagnostiqué, et le risque de cancer associé au tabagisme, appelle à mieux informer les fumeurs et à les engager à réduire leur tabagisme pour réduire leur risque de cancer.

 

C’est donc principalement un énorme besoin d'éducation des patients, en dépit des multiples campagnes anti-tabac, qui se dessine à la lumière de ces données d’enquête, auprès de patients fumeurs, sur le tabagisme et le dépistage du cancer du poumon. Les réponses montrent en effet que la plupart des patients se trompent sur les avantages du dépistage et imaginent qu’il pourrait « protéger contre le cancer ».

 

Une confusion générale entre les avantages de l’arrêt du tabac et du dépistage : L’enquête actuelle, menée auprès de 83 fumeurs ayant passé un test par tomodensitométrie comportait 5 questions :

  1. Passer un test de dépistage du cancer du poumon réduit-il votre risque de développer un cancer du poumon ? (Bonne réponse : Non)
  2. Quelle maladie est la principale cause de décès chez les fumeurs ? (Bonne réponse : Maladie cardiaque) 
  3. Si votre test de dépistage du cancer du poumon conclut à l’absence d’anomalie ou de suspicion de cancer, est-ce que cela signifie que vous êtes à l'abri du risque de cancer du poumon pendant au moins 12 mois ? (Bonne réponse : Non)
  4. Tous les nodules trouvés dans les poumons finissent par se développer au fil du temps pour mettre la vie en danger. (Bonne réponse : Faux)
  5. Chez les fumeurs de plus de 55 ans, est-ce le dépistage du cancer du poumon ou l’arrêt du tabac qui est le plus efficace à réduire le risque de développer le cancer ? (Bonne réponse : Cesser de fumer.)

 

 

Presque tous les participants ont eu au moins 1 réponse fausse. Pour la première question, 39% ont mal répondu. La majorité, 66%, a mal répondu à la question 2. 39% ont répondu à la question 3, et 49% ont répondu à la question 4. Plus inquiétant encore, près de la moitié (47%) a mal répondu à la dernière question. Ces résultats confirment les résultats d'une précédente étude réalisée en 2015 par la même équipe.  Pour certains fumeurs, il a même été démontré que les dépistages diminuaient leur motivation à cesser de fumer parce qu'ils croyaient que les tests les protégeaient des méfaits du tabac.

 

Seuls 7% des patients s’avèrent ainsi bien informés et « clairs » sur la relation tabagisme et risque de cancer et la relation dépistage et risque de décès par cancer. Car, pour être clair, un dépistage régulier du cancer peut réduire le risque de décès par cancer du poumon mais ne peut pas réduire le risque de développer un cancer du poumon pour les fumeurs. L’implication qui peut paraître évidente, ne l’est pas pour la majorité des fumeurs : il s’agit bien de cesser de fumer plutôt que de simplement se fier aux dépistages pour se protéger du cancer.

 

Cela n’empêche pas d’optimiser le dépistage…L'essai mené en 2011 par l'Institut national du cancer a porté sur plus de 53.000 gros fumeurs actuels ou anciens qui ont passé une radiographie pulmonaire standard ou une tomodensitométrie à faible dose. La TCMT utilise les rayons X pour effectuer de multiples scintigraphies sur l'ensemble du thorax, fournissant une image plus détaillée des poumons qu'une simple radiographie du thorax. L'étude révélait alors que les patients ayant subi une tomodensitométrie présentaient un risque de décès de cancer du poumon de 15 à 20% inférieur à ceux qui avaient passé une radiographie pulmonaire standard. En apportant une image plus complète de la poitrine et des poumons, la tomodensitométrie donne aux médecins une opportunité d’identifier la tumeur et de traiter le cancer plus efficacement. Si ce type de dépistage permet bien de réduire les décès liés au cancer du poumon, il ne permet pas, encore une fois de réduire le risque de cancer.

 

Les chercheurs concluent que les patients surestiment la nature protectrice des dépistages du cancer du poumon contre le cancer. « Nos résultats illustrent à quel point il existe un écart entre les attentes et la réalité des avantages du dépistage du cancer du poumon chez certains fumeurs actuels », écrivent-ils. Mais il existe probablement une autre raison, d’ordre psychologique, chez certains fumeurs : s’efforcer de croire que les dépistages ont une valeur protectrice est une justification défensive de fumeurs qui ne veulent pas cesser de fumer.

 

Et pour ces fumeurs, l'éducation ou l’information pourraient ne pas suffire à convaincre du risque associé de cancer.

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