Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

TENSION ARTÉRIELLE : Son contrôle n’est pas si simple, en particulier chez le patient âgé

Actualité publiée il y a 4 années 12 mois 3 jours
European Heart Journal
Une pression artérielle basse est associée à un risque accru de décès chez les adultes de plus de 80 ans et chez les adultes ayant déjà eu une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.

Ces tout nouveaux résultats sur le contrôle et les valeurs cibles de la pression artérielle chez les personnes âgées, d’une étude de la Charité - Universitätsmedizin Berlin, remettent en question des règles de contrôle de la pression ou tension artérielle jusque-là bien établies. Jusqu'à récemment, les médecins supposaient que les personnes âgées bénéficient d’un maintien de leur pression artérielle en dessous de 140/90 mmHg. Cependant, l’équipe de chercheurs de la Charité montre que cette hypothèse ne s’applique pas à tous les patients souffrant d’hypertension. C’est en réalité tout le contraire : une pression artérielle basse est associée à un risque accru de décès chez les adultes de plus de 80 ans et chez les adultes ayant déjà eu une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral. Des résultats primordiaux pour le suivi du patient âgé, publiés dans l’European Heart Journal.

 

Environ 70 à 80% des personnes âgées de 70 ans souffrent d'hypertension artérielle (HTA), une affection qui, à long terme, peut entraîner des maladies cardiovasculaires telles que des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les médecins se réfèrent aux directives professionnelles pour traiter un patient souffrant d'hypertension. Afin de protéger les personnes de plus de 65 ans contre les maladies cardiovasculaires, les recommandations européennes recommandent une tension artérielle cible inférieure à 140/90 mmHg. Bien que les mêmes valeurs cibles s'appliquent aux personnes de plus de 80 ans, d'autres facteurs, tels que les comorbidités du patient doivent être pris en compte. Certaines sociétés savantes vont même jusqu'à recommander une valeur cible inférieure à 130/80 mmHg pour tous les patients âgés de plus de 65 ans. Le débat scientifique sur les valeurs cibles qui produisent les meilleurs résultats chez les patients âgés souffrant d'hypertension artérielle reste donc ouvert.

 

Une valeur cible < 140/90 mmHg ou 130/80 mmHg n’est pas toujours associée à de bons résultats : en utilisant une méthodologie d’étude observationnelle, les chercheurs démontrent que les traitements antihypertenseurs visant l’atteinte de taux cibles inférieurs à 140/90 mmHg n’ont pas toujours un effet protecteur. Ces résultats s’avèrent encore plus prononcés pour les concentrations cibles < 130/80 mmHg. C’est la conclusion de l’analyse des données épidémiologiques de plus de 1.600 hommes et femmes, participant à la Berlin Initiative Study (BIS), tous traités pour l'hypertension et âgés de 70 ans ou plus au début de l'étude (2009). Après prise en compte des facteurs de confusion possibles, dont le sexe, l'indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d'alcool, le diabète et le nombre de médicaments antihypertenseurs, l’analyse constate que :

  • la mortalité des participants de 80 ans dont la tension artérielle est <à 140/90 mmHg est 40% plus élevée vs les participants dont la pression artérielle > 140/90 mmHg ;
  • les observations sont similaires chez les participants ayant déjà été victimes d’une crise cardiaque ou d’un AVC ;
  • la mortalité des patients à tension artérielle <à 140/90 mmHg est de 61% plus élevée vs les patients dont la pression artérielle reste supérieure à à 140/90 mmHg malgré un traitement antihypertenseur.

 

 

« Ces résultats montrent clairement que, dans ces groupes de patients, le traitement antihypertenseur doit être ajusté en fonction des besoins de chaque patient », conclut l’auteur principal, le Dr Antonios Douros de la Charité : « Nous devrions nous éloigner de l'approche générale consistant à appliquer les recommandations indifféremment à tous les groupes de patients. Dans une prochaine étape, nous chercherons à déterminer quels groupes de patients bénéficient réellement d'un traitement antihypertenseur ».

Autres actualités sur le même thème