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TROUBLES du COMPORTEMENT ALIMENTAIRE chez l’enfant : Pression ou récompense des parents ?

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 1 semaine
Journal of Nutrition Education and Behavior
Cette étude révèle la dualité de réponse des parents, passive ou « trop » active, face aux difficultés d’alimentation de leur enfant.

Cette étude australienne publiée dans le Journal of Nutrition Education and Behavior révèle la dualité de réponse des parents, passive ou « trop » active, face aux difficultés d’alimentation de leur enfant. Si ce type de comportement et la difficulté de manger, ou de goûter à certains aliments soit une phase normale et transitoire du développement des habitudes et des goûts alimentaires de l’enfant, il peut être stressant pour les parents. Cette inquiétude incite parfois les mères et les pères à recourir à des pressions ou des récompenses pour faire manger l’enfant.

Mais au lieu « d’aider » l'enfant à développer son propre équilibre alimentaire, ces pratiques peuvent renforcer les mauvaises habitudes, accroître les préférences pour les aliments malsains et conduire à une prise de poids excessive, explique l'auteur principal Holly Harris, du Centre for Children's Health Research de la Queensland University of Technology (Brisbane).

 

Cette étude menée auprès de 208 mères et pères ayant des enfants âgés de 2 à 5 ans, plutôt défavorisés sur le plan socioéconomique, confirme les effets néfastes de ce type de réaction des parents. Les chercheurs ont demandé aux parents d’évaluer leur responsabilité dans l'alimentation et le tempérament de leur enfant et de renseigner la fréquence des comportements alimentaires difficiles ainsi que leurs réactions face à ces comportements. Les parents devaient en particulier répondre à des questions du type : « Lorsque votre enfant refuse la nourriture qu’il mange habituellement, insistez-vous ? L’encouragez-vous avec une récompense autre que la nourriture ?... Cette enquête révèle que :

  • les mères sont en général plus préoccupées par ces comportements alimentaires difficiles ;
  • les mères se sentent investies d’une plus grande responsabilité concernant l'alimentation et la nutrition de leur enfant ;
  • les mères sont également plus sensibles aux signaux verbaux et non verbaux de l'enfant et donc plus angoissés par leurs pleurs, leurs crises de colère ou leurs bâillement lorsque l’enfant refuse de manger. Cette charge émotionnelle importante pour les mères les induit à rester plus passives face à ces difficultés d’alimentation, au détriment parfois de l’équilibre alimentaire de l’enfant ;
  • face aux mêmes difficultés, les pères tentent plus fréquemment la persuasion, par pression ou par récompense. Mais pas par souci de jouer le rôle de parent mais plutôt pour des raisons pratiques telles que finir le repas après une longue journée de travail.

 

 

Bref, les auteurs soulignent qu’il existe un énorme besoin d’éducation des parents sur l’alimentation et le comportement alimentaire de l’enfant. Des interventions d’éducation qui devront également traiter les causes sous-jacentes de ces pratiques parentales peu adaptées aux besoins de l’enfant.

 

Au-delà des freins économiques indiscutables à l’accès aux aliments frais, les professionnels de la santé et de la petite enfance ont donc un rôle clé à jouer pour favoriser, via les parents, l'exposition des enfants à une grande variété d'aliments sains.

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