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VIH et MICROBIOME : L’hyperperméabilité intestinale explique l’auto-immunité chez les patients séropositifs

Actualité publiée il y a 4 années 10 mois 6 jours
Microbiome
Les patients séropositifs traités par antirétroviraux et présentant des taux élevés d'autoanticorps présentent également des taux élevés de bactéries Staphylococcus aureus (Visuel) dans le sang

Les patients séropositifs traités par antirétroviraux et présentant des taux élevés d'autoanticorps présentent également des taux élevés de bactéries Staphylococcus aureus (Visuel) dans le sang, révèle cette équipe de la Medical University of South Carolina. Des conclusions présentées dans la revue Microbiome, qui associent l’hyperméabilité intestinale au TARV et suggèrent qu’inhiber le staphylocoque pourrait contribuer à prévenir l’auto-immunité chez ces patients séropositifs sous traitement.

 

Le virus de l'immunodéficience humaine, ou VIH, attaque le système immunitaire, rendant les personnes atteintes plus vulnérables aux infections. Lorsque les patients séropositifs reçoivent un traitement antirétroviral (TARV), leur système immunitaire peut se rétablir, mais certains d’entre eux produisent des protéines autodestructrices, ou auto-anticorps. Au lieu d'attaquer des « envahisseurs » étrangers tels que des bactéries ou des virus, certains auto-anticorps attaquent les propres cellules de l'organisme. Alors que « normalement » nous produisons de faibles taux d’autoanticorps, ce phénomène, connu sous le nom d'auto-immunité est caractérisé par une production d’anticorps de manière persistante à des niveaux élevés.

 

L’équipe du département microbiologie et immunologie de l'Université de Caroline du Sud montre ici que les patients séropositifs traités par antirétroviraux et présentant un taux élevé d'autoanticorps ont des niveaux de bactéries Staphylococcus aureus augmentés dans le sang. Les chercheurs parviennent à cette conclusion en comparant la production d'autoanticorps chez des patients séropositifs au VIH et des témoins en bonne santé, avant et après l'administration d'un vaccin contre la grippe saisonnière. Ces patients ont fourni des échantillons de sang avant la vaccination et une à deux semaines plus tard. Les échantillons de sang ont été testés sur un panel de 125 anticorps. L’analyse montre que :

  • la réponse auto-immune chez les patients VIH-positifs est liée à la forte présence de Staphylococcus aureus dans le sang -et plus largement dans le corps ;
  • après recherche d'autres souches bactériennes, l’équipe montre que seul Staphylococcus aureus semble associé à la production d'auto-anticorps chez des participants séropositifs ;
  • un « intestin « qui fuit » ou perméable pourrait expliquer cette augmentation du taux de staphylocoques dans le sang chez ces patients séropositifs.

 

 

En cas de perméabilité de l’intestin c’est la muqueuse intestinale qui est affaiblie, ce qui permet aux bactéries et aux produits toxiques de l’intestin de pénétrer dans le sang, où ils deviennent vulnérables face au système immunitaire. Cependant, les attaques-mêmes du système immunitaire contre ces bactéries pourraient également endommager les propres tissus de l'organisme. De plus, un intestin qui fuit est associé à une inflammation persistante et à plusieurs maladies chroniques, dont le VIH, mais aussi au syndrome du côlon irritable, à la maladie cœliaque et au diabète de type 1.

 

La preuve chez la souris : lorsque l’équipe injecte à des souris saines des bactéries Staphylococcus tuées par la chaleur, ces bactéries stimulent la production d'auto-anticorps. Les chercheurs étudient actuellement quels produits de Staphylococcus sont actifs dans la production d'autoanticorps chez la souris. L’idée serait de concevoir un inhibiteur pour empêcher ces bactéries d'activer les cellules immunitaires.

 

On retiendra qu’inhiber "le staphylocoque" pourrait contribuer à prévenir l’auto-immunité chez les patients séropositifs au VIH et qui suivent un TARV.

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