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MAMMOGRAPHIE : Meilleures techniques, meilleure détection, mais trop de biopsies

Actualité publiée il y a 7 années 1 mois 3 semaines
Radiology

Le passage du film à la technologie numérique a certes amélioré les taux de détection du cancer pour la mammographie diagnostique, mais a également augmenté le taux d'interprétation erronée, ce qui conduit à plus de biopsies inutiles, pour des conditions bégnines, révèle cette étude présentée dans la revue Radiology. Des conclusions qui mettent en évidence les groupes de patientes à cibler par des programmes d'amélioration de la qualité.

Cette étude du National Cancer Institute-funded Breast Cancer Surveillance Consortium (BCSC), un groupe de centres d'imagerie du sein qui fournit les données liées aux registres du cancer américains pour pouvoir évaluer la performance du dépistage et du diagnostic du cancer du sein aux États-Unis, a « revisité » l'efficacité de la mammographie, aujourd'hui par technologie numérique en remplacement du film : « Nos objectifs étaient et de préciser les tendances selon lesquelles les paramètres ont changé au cours de ces 10 à 15 dernières années et d'apporter des repères que les radiologues individuels et les centres d'imagerie puissent utiliser pour évaluer leurs propres pratiques », explique l'auteur principal, le Brian L. Sprague, de l'Université du Vermont Cancer Center.


L'étude a analysé les données de 6 registres du BCSC faisant intervenir 418 radiologues et 92 centres de radiologie. L'indication mammographique et les évaluations ont été recueillies chez les femmes subissant une mammographie numérique de diagnostic puis rapprochées des diagnostics de cancer des registres de cancer d'état. La base de données comprenait au total, 401.548 mammographies (menées de 2007 à 2013) sur 265.360 patientes au total. L'analyse révèle que :

-le taux de détection du cancer est passé de 25,3 pour 1.000 en 2005 à 34,7 pour 1.000 en 2016.

-Ce changement reflète les progrès de la technologie d'imagerie, qui permettent la visualisation de lésions plus petites.

-Cependant certaines tendances moins positives ont émergé. Le taux d'interprétation anormal (faux-positifs), ou le taux de biopsie inutile, est passé de 8 % en 2005 à 12,6% en 2016. Ainsi, l'analyse constate une baisse de la valeur prédictive positive soit de la probabilité de tumeur maligne en cas de mammographie diagnostique positive : ce taux chute en effet aux Etats-Unis de 31,5% en 2005 à 27,5% en 2016.

Ainsi, si avec les nouvelles techniques digitales, les améliorations des taux de détection du cancer sont encourageantes, l'augmentation du taux d'interprétation erroné est « quelque peu troublant », commente l'auteur principal.

Selon l'équipe, le scenario souhaitable serait bien une augmentation de la détection mammographique du cancer du sein combinée à une réduction -ou a minima une stabilité- du taux d'erreurs diagnostiques. L'auteur cite l'exemple de l'Europe avec des taux de détection du cancer similaires aux taux américains mais des taux d'erreurs d'interprétation beaucoup plus faibles.

L'utilisation accrue de la double lecture en Europe est donc un process à envisager dans d'autres pays, selon les auteurs. L'idée est maintenant de mieux préciser les groupes de patientes où le taux d'interprétation erroné peut-être réduit, par une double lecture en particulier. Enfin, cette étude apporte, pour les Etats-Unis de nouveaux éléments au débat sur un dépistage par mammographie systématique ou opportunistedu cancer du sein.

March, 2017 DOI: 10.1148/radiol.2016161174 National Performance Benchmarks for Modern Diagnostic Digital Mammography: Update from the Breast Cancer Surveillance Consortium

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