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TRAUMA CÉRÉBRAL: L'évaluer par simple test sanguin

Actualité publiée il y a 7 années 11 mois 4 semaines
JAMA

Est-il possible d’évaluer la sévérité d’une commotion cérébrale par « simple » test sanguin ? Cette étude américaine, basée sur 2 biomarqueurs ou protéines associées à une lésion cérébrale traumatique légère à modérée, nous répond de manière mitigée. Ses conclusions, présentées dans le JAMA, montrent l’intérêt d’un tel test, du moins chez certains patients, appelant, en cas de résultats positifs à des examens complémentaires.

Les chercheurs de plusieurs instituts américains, l'Orlando Medical Center, la Virginia Commonwealth University, et la Wayne State University se sont concentrés sur la détection de la commotion cérébrale, un type de lésion très courant mais moins sévère qui, justement, n'entraîne, dans la pratique, que peu d'examens d'évaluation. Pourtant, une commotion cérébrale peut entraîner, en général sur une courte durée, une perte des fonctions mentales. L'idée est que de disposer dans ces cas cliniques d'un test simple et peu coûteux permettrait de mieux orienter, le cas échéant, les patients, vers des examens complémentaires.


Les chercheurs ont particulièrement étudié 2 biomarqueurs, la protéine acide fibrillaire gliale (ou Glial fibrillary acidic protein ou GFAP) et ubiquitine C-terminal hydrolase L1 (UCH-L1), 2 protéines connues pour être associées à la lésion cérébrale traumatique légère à modérée, et cela chez plus de 500 participants atteints de lésion cérébrale. Des échantillons de sang ont été prélevés sur les participants dans les 4 heures suivant la blessure puis à 8, 12, 16, 20, 24, 36, 48, 60, 72, 84, 96, 108, 120, 132, 144, 156, 168, et 180 heures après. Tous les échantillons ont ensuite été analysés en double pour GFAF et UCH-L1. La plupart des participants ont également passé un scanner interprété par des radiologistes spécialisés, qui ont précisé la localisation, l'étendue et le type de lésion cérébrale. Dans l'ensemble, 325 personnes (55,7%) avaient subi un traumatisme léger à modéré et 259 (44,3%) un traumatisme sans lésion cérébrale.

L'analyse montre que ces protéines sont parfois -mais pas toujours- présentes dans le sang des patients : GFAP n'a été détecté dans 21,6% des échantillons provenant de patients victimes d'une lésion cérébrale et 56,6% des échantillons de contrôle des traumatismes. UCH-L1 n'a été détecté dans 11,7% des échantillons de personnes victimes de lésion cérébrale et 15,8% des échantillons de contrôle des traumatismes.

· Précisément, les niveaux de UCH-L1 sont plus élevés dans les heures qui suivent la commotion puis ces niveaux diminuent,

· GFAP semble en revanche un indicateur plus stable et cela jusqu'à une semaine après le traumatisme.

· Mais le « hic » est que ces 2 biomarqueurs ne sont pas toujours détectables chez les personnes atteintes d'une lésion cérébrale : un participant sur 5 ne présente pas des niveaux détectables de GFAP et 1 sur 10 d'UCH-L1.

Ainsi, si sur la base de ces 2 biomarqueurs, il ne semble pas possible d'identifier correctement tous les patients victimes d'une lésion cérébrale, ce test de diagnostic ne pourrait jouer le rôle que d'un premier test de « triage » et sans exclure le diagnostic standard effectué par un professionnel de santé formé à l'évaluation des patients blessés à la tête. Quel que soit le traumatisme à la tête, et même si les symptômes disparaissent rapidement, il reste préférable de pécher par excès de prudence et de consulter ou aller aux urgences, concluent les auteurs.

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