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BISPHÉNOL A: L'exposition in utero favorise la dépression chez les garçons

Actualité publiée il y a 7 années 7 mois 1 semaine
Environmental Research

Les garçons exposés in utero au bisphénol A (BPA), ce produit chimique couramment utilisé dans les plastiques, peuvent être plus susceptibles de développer des symptômes d'anxiété et de dépression à l’âge de 10-12 ans, révèle cette étude de l’Université de Columbia. Des conclusions présentées dans la revue Environmental Research qui viennent alourdir les preuves des effets délétères de ce composant, toujours présent dans de nombreux produits du quotidien.

Nous sommes toujours quotidiennement exposés au BPA. Car si le bisphénol A (BPA) est interdit en France depuis 2013 dans les biberons, et depuis le 1er janvier 2015 dans les contenants alimentaires et les tickets de caisse, son exposition subsiste via de nombreux produits ménagers, et quelles que soient les études, on en retrouve toujours des traces dans les urines. Les études s'enchaînent pour confirmer chez l'Homme, ou découvrir chez l'animal, ses effets délétères, en particulier aux fenêtres de vulnérabilité, telles que la grossesse ou le développement fœtal et infantile. Dans le corps, le BPA est un œstrogène de synthèse, l'un de la classe de produits chimiques appelés « perturbateurs endocriniens ». La même équipe avait déjà rapporté des symptômes émotionnels et des troubles du comportement associés chez les garçons à l'exposition prénatale au BPA.


Cette fois, l'équipe de Columbia a suivi 241 femmes enceintes non fumeuses et leurs enfants, participant à une cohorte de naissance de New York, avec un suivi de la grossesse à l'enfance. Pour mesurer la quantité de BPA absorbée, les chercheurs ont recueilli un échantillon d'urine des mères au cours du troisième trimestre de grossesse et des enfants à 3, 5 et 10-12 ans. Enfin, les enfants ont été évalués pour d'éventuels symptômes de dépression et d'anxiété par des tests standards. L'analyse constate que :

· les garçons présentant les plus hauts niveaux d'exposition prénatale au BPA présente aussi plus de symptômes de dépression et d'anxiété que les garçons à moindres niveaux d'exposition,

· aucune de ces associations n'est retrouvée chez les filles.

Des résultats conformes à aux précédentes études portant sur l'impact du BPA sur le développement de l'enfant, commentent les chercheurs, qui sensibilisent à une plus grande sensibilité du cerveau masculin au cours du développement prénatal. Des risques d'anxiété et de dépression particulièrement inquiétants car ils peuvent interférer avec la capacité de l'enfant à se concentrer, à socialiser et à réussir à l'école.

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