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ULCÈRE du PIED DIABÉTIQUE: Pourquoi l'attitude du patient est déterminante

Actualité publiée il y a 7 années 11 mois 4 semaines
PLOS ONE

Cette recherche de psychologues de l’Université de Nottingham montre l’impact des croyances et les attentes des patients souffrant d'ulcères du pied diabétique sur leur cicatrisation voire leur survie. L’étude, publiée dans la revue PLoS ONE, confirme les résultats de précédentes études, soit l’impact négatif de la dépression et de l’anxiété sur les résultats cliniques, indépendamment de la qualité du suivi et des soins.

Les personnes atteintes de diabète de type 1 et de type 2 sont vulnérables, aux sites de la jambe et du pied en raison de lésions nerveuses et du rétrécissement des artères des pieds et de la jambe, liés à leur maladie. Les patients diabétiques ont ainsi un risque 8 fois plus élevé de subir une amputation par rapport à la population non diabétique. Un patient sur quatre présentera une plaie au cours de sa vie et 85 % des amputations seront précédées par une plaie de pied. Autant de chiffres qui font prendre conscience de l'importance de la nécessité d'une prise en charge globale de ces patients. Cette prise en charge passe par l'équilibre glycémique, l'adaptation du traitement mais également par la mise en place de sessions d'informations, de formations pour mieux faire comprendre au patient les enjeux des soins mais aussi les enjeux psychologiques.


Les chercheurs de l'Université de l'école de Nottingham of Medicine ont suivi 169 patients âgés de 61 ans en moyenne, durant 5 ans, interrogés régulièrement sur l'évolution de leur ulcère du pied diabétique. Ils voulaient tester l'hypothèse que l'espérance de vie chez ces patients peut être plus courte chez ceux qui entretiennent des croyances et des émotions négatives sur leurs symptômes et les soins à apporter à leurs plaies. Les données de type de diabète, le contrôle de la glycémie, d'antécédents d'ulcères, de taille et de site de la plaies, ses complications, infections et sa chronicité, ont été recueillies au départ, tout comme les niveaux de dépression. Tous les participants ont reçu les mêmes conseils de soin des pieds et de traitement pour leurs ulcères. D'autres données sur la survie et la mortalité ont été recueillies entre 4 et 9 années après l'inclusion dans l'étude. Sur 160 patients ayant terminé l'étude,

· 104 étaient vivants et 56 décédés à 9 ans.

· la plupart avaient déjà eu un ou plusieurs ulcères,

· un sur 3 a vu son ulcère s'infecter.

L'analyse montre que les scores de dépression sont associés à la survie : si la dépression n'est pas un prédicteur puissant de pronostic, les patients associent leur ulcère à des symptômes plus sévères et éprouvent donc des émotions plus négatives à l'égard de leur plaie meurent plus rapidement. Dans l'ensemble, ces patients pensent que leur ulcère va entrainer des conséquences plus sévères, va mettre plus longtemps à cicatriser, évaluent leur qualité de vie comme considérablement réduite et éprouvent un sentiment de perte de contrôle sur leur plaie. Cet ensemble de croyances négatives est fréquente chez les patients décédés au cours du suivi de cette étude.

L'impact des croyances négatives sur la cicatrisation d'une plaie chronique : une étude certes limitée par le nombre de participants mais qui vient confirmer l'impact de croyances négatives sur la cicatrisation d'une plaie chronique, indépendamment d'autres facteurs cliniques. Ici, l'impact est puissant puisqu'il semble influer sur la survie chez ces patients atteints d'ulcères du pied diabétique. Ce n'est pas la première étude à aboutir à de telles conclusions. Rappelons cette étude publiée dans Psychosomatic Medicine qui conclut aussi que pour bien cicatriser il faut soigner son stress et sa dépression.

Des résultats qui permettent d'améliorer la compréhension des facteurs du risque de complications, de chronicité et de mortalité lié à ces ulcères et pourraient également permettre d'améliorer la survie des patients touchés par une meilleure prise en charge psychologique.

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