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RECONNAISSANCE FACIALE: Comment d'un coup d'œil le cerveau reconnaît un visage

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 3 semaines
PNAS

Les chercheurs de l'université de Carnegie Mellon décryptent et décrivent, dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine comment le cerveau parvient à la reconnaissance du visage quels que soient son expression, son âge ou ses déformations. Du décodage des données visuelles à la reconnaissance faciale, ces travaux dévoilent, en temps réel, les multiples processus du cerveau, qui mobilisent de très nombreuses fonctions cérébrales. Des travaux essentiels pour mieux comprendre cette compétence sociale clé et les troubles neuronaux caractérisés par sa déficience, dont la prosopagnosie.

D'un coup d'œil, on peut reconnaître le visage d'un ami, qu'il soit heureux ou triste, et même si on n'a pas vu cet ami depuis des années ou si son visage a subi des blessures ou des transformations. Plusieurs équipes se sont essayées à décrypter ce processus de reconnaissance, incluant aussi le contexte, des données essentielles aussi pour la reconnaissance faciale, une compétence clé d'un comportement social réussi. Une étude de l'Université de Londres a ainsi identifié 2 zones « stratégiques » pour cette fonction de reconnaissance, la première, le gyrus fusiforme, directement impliqué dans l'apprentissage des nouvelles informations sur les visages et la mise à jour de leur caractère familier, l'autre, le sillon temporal supérieur, impliqué par ailleurs dans le traitement des émotions, qui analyse le contexte, que le visage soit familier ou non. Une autre étude de de l'Université d'East London a montré que 2 visages, c'est le nombre maximum de visages que nous sommes capables de reconnaître simultanément, dans une foule. Enfin, citons cette étude de l'Université Washington à St. Louis qui identifie un réseau pariétal de la mémoire, bien précis, chargé de distinguer les données déjà rencontrées, soit le « nouveau » du « déjà vu ». L'objectif, derrière toutes ces recherches est d'identifier pourquoi, dans certains troubles, cette fonction est déficiente.


Les chercheurs de l'Université Carnegie Mellon (Pittsburg) se rapprochent ici encore un peu plus de la compréhension des bases neuronales de l'identification faciale. Par outils d'imagerie cérébrale sophistiqués et modèles de calcul, en scannant le cerveau de 4 personnes précisément par magnéto-encéphalographie (MEG), ils ont pu mesurer l'activité cérébrale continue dans le cerveau milliseconde par milliseconde alors que les participants visionnaient images de 91 individus différents avec deux expressions faciales chacune : l'une heureuse et l'autre neutre. Les participants devaient signaler la reconnaissance de visages déjà vus, indépendamment de leur expression.

Une véritable cartographie, en temps réel, des zones et réseaux du cerveau qui, depuis le système visuel, codent les informations basées sur l'apparence et sur l'identité jusqu'à la reconnaissance des images faciales, c'est ce que livre aujourd'hui cette équipe. Un état des lieux des processus du cerveau en temps réel et des nombreuses fonctions mobilisées qui devrait permettre, dans un avenir proche de localiser le point exact où le système de perception visuelle dysfonctionne, entraînant le développement de différents troubles, dont la dyslexie ou, simplement, la prosopagnosie ou trouble de la reconnaissance des visages.

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