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INFERTILITÉ : La sécurine, clé d'une fertilité retrouvée ?

Actualité publiée il y a 6 années 10 mois 1 semaine
Nature Communications

Après 37 ans, La fécondité féminine diminue rapidement et le risque d’anomalies chromosomiques augmente. Si concevoir aux alentours de 40 ans est fréquent aujourd'hui, cela reste un véritable défi. Cette découverte de la Monash University est peut-être la clé de la fertilité retrouvée chez les femmes plus âgées. La clé, c’est une protéine, du nom de Sécurine, essentielle pour la méiose des ovocytes. Or, après un certain âge, la protéine apparaît à des niveaux insuffisants pour un déroulement normal de la deuxième étape de cette division (méiose II- cf visuel). Ces travaux, présentés dans la revue Nature Communications, contribuent à expliquer pourquoi les femmes âgées ont une incidence plus élevée de fausse couche et leurs bébés un risque accru d'anomalies chromosomiques. Enfin, ils ouvrent de nouvelles voies de recherche pour « débloquer » l’infertilité des femmes plus âgées.

Quelques rappels utiles : -Dès la naissance, toutes les ovules d'une femme sont déjà présents dans ses ovaires soit 1 à 2 millions, un chiffre qui va décroître donc au cours de la vie. Avec l'âge, ces ovules deviennent plus susceptibles de développer une anomalie chromosomique. C'est la source la plus fréquente de fausse couche : la moitié de toutes les fausses couches liées à des anomalies chromosomiques dans les ovules. Ainsi, une femme âgée de 20 ans a un risque de 12 à 15% de fausse couche, à 40 ans, d'environ 50%. -Enfin, la fécondité féminine diminue rapidement après 37 ans : les femmes de 42 ans et plus ont une probabilité de 5% d'avoir un bébé sans traitement de fertilité. Mais, au fur et à mesure que la femme vieillit, ses œufs vieillissent aussi, ce qui augmente le risque d'anomalies chromosomiques (ex : syndrome de Down ou trisomie 21).


Les chercheurs du Monash Biomedicine Discovery Institute et de l'University College London révèlent une faille de l'ovule plus âgé : des niveaux réduit de sécurine. La sécurine s'avère alors à des niveaux insuffisants pour le bon déroulement de la seconde phase de la méiose (II). En effet, dans les étapes finales de son développement et juste avant l'ovulation, l'« œuf » subit 2 divisions cellulaires connues sous le nom de méiose I et méiose II. Des niveaux minimum de sécurine sont alors nécessaires au bon déroulement de ces 2 phases. Ainsi, si la plupart des anomalies chromosomiques se produisent lors de la méiose I, un nombre important d'anomalies interviennent également pendant la méiose II. L'équipe explique pourquoi le processus se déroule mal lors de cette deuxième division : chez les femmes plus âgées, les chromosomes des œufs se détériorent en raison de l'insuffisance de sécurine et donc de contrôle du processus.

Veiller aux bons niveaux de sécurine est donc une voie de meilleure régulation du processus de méiose et de réduction des anomalies chromosomiques. C'est selon les chercheurs, une approche thérapeutique prometteuse pour améliorer la qualité des œufs chez les femmes âgées : « Il se peut qu'un jour il soit possible d'effectuer des traitements in vitro (en laboratoire), mais la maturation humaine des œufs in vitro reste complexe », explique l'équipe de recherche… « Mais maintenant nous connaissons au moins une des causes de l'augmentation de l'incidence des anomalies chromosomiques et des fausses couches chez les femmes plus âgées, nous pouvons donc tenter de la prévenir ».

18 May 2017 doi:10.1038/ncomms15346 Maternal age-dependent APC/C-mediated decrease in securin causes premature sister chromatid separation in meiosis II (Visuel@Monash Biomedicine Discovery Institute

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