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ALIMENTATION : Faut-il se priver de glucides et de graisses pour vivre plus longtemps ?

Actualité publiée il y a 7 mois 3 semaines 4 jours
Journal of Nutrition
Ces nouvelles données restent en faveur d’une alimentation variée et équilibrée plutôt que d’une restriction trop rigoureuse de ces apports de glucides ou de graisses (Visuel Adobe Stock 233958962).

Cette étude de cohorte à grande échelle menée au Japon, pays des centenaires, par des chercheurs de l’Université de Nagoya, précise l’impact des apports en glucides et en graisses sur la durée de vie, des composés souvent décrits comme critiques pour la santé. Cependant, ces conclusions, publiées dans le Journal of Nutrition, restent en faveur d’une alimentation variée et équilibrée plutôt que d’une restriction trop rigoureuse de ces apports de glucides ou de graisses.

 

Plus précisément, l’étude montre que :

 

  • un apport faible en glucides chez les hommes et un apport élevé en glucides chez les femmes sont tous 2 associés à un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues et liés au cancer ;
  • certaines femmes qui suivent des régimes plus riches en graisses peuvent également bénéficier d’une réduction du risque de mortalité toutes causes confondues.

 

Alors que les régimes pauvres en glucides et en graisses sont devenus très populaires et sont plébiscités pour la perte de poids et la régulation de la glycémie, leurs effets à long terme sur l’espérance de vie sont moins évidents, précise l’auteur principal, le Dr Takashi Tamura, de l’Université de Nagoya. L’auteur rappelle les études plus récentes menées dans les pays occidentaux suggérant ainsi que des habitudes alimentaires extrêmes en matière de glucides et de graisses sont associées à un risque de mortalité plus élevé.

Privation de sucres et de graisses, quels effets sur la durée de vie en bonne santé ?

L’étude explore ces associations ici en Asie de l’Est, chez les Japonais qui ont généralement un apport alimentaire relativement faible en graisses et riche en glucides. L’étude a suivi durant 9 ans 81.333 participants, dont 34.893 hommes et 46.440 femmes et évalué l’association entre les apports en glucides et en graisses et le taux de mortalité. Les apports alimentaires quotidiens en glucides, en graisses et en énergie ont été estimés à l'aide d'un questionnaire de fréquence alimentaire. La qualité de l'apport en glucides (raffinés vs peu transformés) et la qualité de l'apport en graisses (graisses saturées vs insaturées) ont également été prises en compte. L’analyse constate que :

 

  • les hommes qui consomment moins de 40 % de leur énergie totale sous forme de glucides présentent des risques significativement accrus de mortalité toutes causes  et de cancer ;
  • cette tendance vaut indépendamment de la qualité des glucides ;
  • les femmes ayant un apport élevé en glucides de plus de 65 % de leur apport calorique, présentent un risque accru de décès toutes causes confondues ; là encore, la qualité des sucres ne joue pas dans ce résultat ;
  • les hommes ayant un apport élevé en graisses représentant plus de 35 % de leurs apports caloriques,  présentent un risque plus élevé de décès par cancer ;
  • une faible consommation de graisses même insaturées chez les hommes est associée à un risque accru de décès toutes causes confondues et de cancer ;
  • en revanche, chez les femmes, les apports en graisses (toutes graisses confondues) et la consommation de graisses saturées sont inversement associées au risque de décès toutes causes et de cancer. Ainsi, relèvent les chercheurs, une consommation élevée de graisses n’est pas préjudiciable à la longévité chez les femmes.

 

Il est possible que des composants autres que les graisses, présents dans les aliments riches en graisses puissent expliquer cette association inverse observée entre la consommation de graisses et la mortalité chez les femmes. Quoiqu’il en soit, ces résultats sont extrêmement importants, car ils suggèrent, pour la première fois, que les régimes très pauvres en glucides et en graisses ne constituent peut-être pas la stratégie la plus saine et la plus efficace pour promouvoir la longévité en bonne santé.  

 

En conclusion, une association défavorable avec la mortalité est ainsi observée avec un apport faible en glucides chez les hommes et un apport élevé en glucides chez les femmes, alors qu’un apport élevé en graisses pourrait être associé à un risque de mortalité plus faible chez les femmes que chez les hommes…

 

Ces données, certes japonaises, soutiennent, une nouvelle fois, une alimentation équilibrée et variée.

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