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ALLAITEMENT MATERNEL : Comment il stimule aussi le développement cérébral

Actualité publiée il y a 4 mois 3 semaines 4 jours
npj Metabolic Health and Disease
L'allaitement maternel modifie le métabolome de l’intestin du nourrisson de manière favorable au développement du cerveau (Visuel Adobe Stock 291472203)

Ce nouvel avantage de l’allaitement maternel passe nécessairement par le microbiote intestinal du nourrisson : il modifie le métabolome de l’intestin du nourrisson de manière favorable au développement du cerveau. Cette recherche de biologistes de l’Université du Colorado (CU) à Boulder menée précisément sur le « métabolome fécal » du nourrisson confirme ainsi, dans la revue npj Metabolic Health and Disease, que l'allaitement maternel, ou mixte, apporte des avantages significatifs pour la santé du cerveau du bébé.

 

Les nourrissons ayant bénéficié de l’allaitement maternel ont, concrètement, de meilleurs résultats aux tests cognitifs, des années plus tard. « Et pour les mères qui ont du mal à allaiter exclusivement, notre étude suggère que l’allaitement mixte est bénéfique aussi au développement cérébral du nourrisson », précise l’auteur principal, le Dr Tanya Alderete, professeur de physiologie intégrative à CU Boulder, qui rappelle également que :

le cerveau effectue jusqu’à 90 % de son développement au cours des 2 premières années de vie

 

L'étude identifie également des métabolites spécifiques que les fabricants pourraient envisager d'ajouter aux préparations pour nourrissons afin d'optimiser le développement du cerveau. Elle identifie également les métabolites qu’il serait préférable d’éviter. La recherche a examiné le « métabolome fécal » ou de l’ensemble des métabolites trouvés dans l’intestin et dans les selles de de 112 nourrissons âgés de 1 et 6 mois, répartis en fonction de la quantité de lait maternel reçue. Sachant que le lait maternel, les préparations pour nourrissons et les aliments solides contiennent également leurs métabolites, de petites molécules produites par les bactéries intestinales sous-produit du métabolisme des aliments et présentes aussi dans la circulation sanguine. À 2 ans, les enfants ont passé des tests cognitifs, moteurs et linguistiques. L’analyse révèle que :

 

  • les échantillons provenant de nourrissons appartenant à différents groupes d’alimentation contenaient différents niveaux de métabolites ;
  • certains de ces métabolites ont en effet un impact sur le développement du cerveau et d'autres organes ;
  • à l’âge d’un mois, 17 métabolites s’avèrent plus abondants avec l’importance de l’allaitement maternel et 40 métabolites s’avèrent plus abondants avec l’importance du lait maternisé dans l’alimentation du nourrisson ;
  • 14 métabolites sont identifiés comme associés à des différences dans les résultats des tests cognitifs passés à l’âge de 2 ans ;

  • A une seule exception notable près, la caféine, plus un bébé a de métabolites associés au lait maternel dans ses selles, meilleurs sont ses résultats aux tests cognitifs ;
  • plus un bébé a de métabolites associés au lait maternisé dans ses selles, moins bons sont ses résultats aux tests cognitifs.

 

Pris ensemble, ces résultats sont cohérents et soutiennent absolument les avantages de l'allaitement maternel au début de la vie, pour le cerveau aussi.

 

Un métabolite particulièrement bénéfique : le cholestérol : à 1 et 6 mois, plus un bébé était allaité, plus il avait de cholestérol dans ses selles. Et plus les bébés avaient de cholestérol dans leurs selles, meilleurs étaient leurs résultats aux tests cognitifs. « Ce résultat est logique », écrivent les scientifiques,

« car l’acide gras est essentiel à la formation de circuits sains entre les cellules cérébrales ».

 

  • en revanche, plus un bébé est nourri au lait maternisé, plus les niveaux de cadavérine, un métabolite toxique, sont élevés et plus ses résultats aux tests sont mauvais, à l'âge de 2 ans. Le message est donc aussi à la vigilance, pour fabricants de préparations pour nourrissons.
  • Enfin, des niveaux plus élevés de caféine, un stimulant, s’avèrent associés à des scores cognitifs plus faibles. L'exposition prénatale à la caféine a déjà été associée à des scores de développement neurologique plus faibles, et les experts recommandent aux femmes enceintes de ne pas consommer plus d’une tasse et demie de café par jour.
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