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AUTOMUTILATION : La mélatonine pour l’endormir

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 2 semaines
Journal of Child Psychology and Psychiatry
L’utilisation de mélatonine liée à une diminution de l'automutilation chez les jeunes  (Visuel Adobe Stock 324597383)

L’utilisation de mélatonine liée à une diminution de l'automutilation chez les jeunes, c’est la précieuse conclusion de cette équipe de psychiatres et pharmacologues du Karolinska Institutet (Suède), qui suggère, via cette étude observationnelle, que cette « hormone du sommeil » peut réduire l'automutilation chez les jeunes souffrant d'anxiété et de dépression. Ainsi, selon ces données présentées dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry, le risque d'automutilation augmente dans les mois précédant la prescription de mélatonine et diminue ensuite, en particulier chez les filles.

 

La mélatonine est une hormone qui contrôle le cycle veille-sommeil et c’est aussi un « médicament » couramment prescrit pour les troubles du sommeil, chez les adultes, mais aussi chez les enfants et les adolescents. Avec la hausse de prévalence des troubles du sommeil, l’utilisation de la mélatonine a considérablement augmenté ces dernières années. Certains produits à base de mélatonine sont en vente libre.

Un lien déjà établi entre les troubles du sommeil, la dépression et l'automutilation

Sur la base de ce lien, les chercheurs ont souhaité préciser si ce traitement médical du sommeil était associé à une réduction de l’incidence des épisodes d'automutilation intentionnelle chez les jeunes.

 

L'étude est menée auprès de plus de 25.500 enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans à qui on a prescrit de la mélatonine en Suède. Plus de 87% présentaient au moins un trouble psychiatrique, principalement un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), des troubles anxieux, une dépression ou un trouble du spectre autistique (TSA). L’équipe a évalué le risque d'automutilation chez chaque participant sous ou sans mélatonine, en comparant le risque au cours du dernier mois sans médicament avec les 1é mois suivant le début du traitement par mélatonine. Les chercheurs ont bien pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont les facteurs génétiques, les troubles du sommeil ou les troubles psychiatriques. L’analyse révèle que :

 

  • l'automutilation est environ 5 fois plus fréquente chez les filles que chez les garçons ;

  • le risque d'automutilation augmente avant la prescription de la mélatonine et diminue de moitié environ, dans les mois qui suivent le traitement ;
  • la réduction du risque est particulièrement marquée chez les adolescentes souffrant de dépression et/ou de troubles anxieux.

 

En pleine crise de santé mentale chez les jeunes, relève l’auteur principal, le Dr Sarah Bergen, du Département Epidémiologie et statistiques du Karolinska Institutet, « le risque d'automutilation et de suicide est élevé. Nos résultats soutiennent l'hypothèse selon laquelle les interventions sur le sommeil peuvent réduire l'automutilation chez ces groupes de population, en particulier chez les filles ».

 

L’étude, observationnelle, n’établit pas de relation de cause à effet, entre la mélatonine et la réduction des taux d'automutilation. Cependant, d’autres analyses qui excluaient les utilisateurs d'antidépresseurs apportent des résultats similaires : « Cela suggère que la mélatonine pourrait être bien responsable de la réduction des taux d'automutilation, cependant notre étude ne peut exclure que l'utilisation d'autres médicaments psychiatriques ou une psychothérapie puissent influencer également l’incidence de l’automutilation ».

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