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CANCER et COVID-19 : La charge virale prédit le pronostic

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 4 jours
Cancer Cell
Des charges virales plus élevées sont associées à un risque accru de décès chez les patients cancéreux hospitalisés pour COVID-19 (Visuel Adobe Stock 334179763)

Cette étude est l’une des rares à avoir suivi des patients atteints de cancer et hospitalisés avec COVID-19. L’équipe de l'Université Cornell (New York) révèle, dans la revue Cancer Cell, que des charges virales plus élevées sont associées à un risque accru de décès chez les patients cancéreux et non cancéreux hospitalisés pour COVID-19. En fait, chez les patients hospitalisés, atteints de cancer et de COVID-19, la charge virale prédit le taux de mortalité.  

 

Quelques études citées par les chercheurs ont suggéré que les patients atteints de cancer pourraient être plus susceptibles de développer une forme sévère de COVID-19. Cependant, jusqu'à présent, on ignorait comment la charge virale à l'admission pouvait affecter les résultats cliniques des patients hospitalisés atteints à la fois d'un cancer et d'un COVID-19.

Comprendre la relation entre la charge virale du SRAS-CoV-2 et les résultats patients

L'auteur principal de l'étude Michael Satlin, professeur de médecine à la Division des maladies infectieuses du Weill Cornell Medicine relève que ces données quantitatives pourtant capitales, ne sont habituellement pas communiquées aux équipes de soins : ainsi,

aujourd'hui, les cliniciens savent juste si le test d'un patient est positif ou négatif.

Pourtant, communiquer ces informations aux médecins suivant des patients atteints de cancer atteints du COVID-19 pourrait les aider à prendre des décisions mieux éclairées.

Les chercheurs ont utilisé 2 tests de diagnostic standard pour mesurer la charge de SRAS-CoV-2 dans les échantillons d’écouvillon nasopharyngés obtenus à l'admission auprès d’environ 3.000 patients dont une centaine avaient un cancer actif. Parmi les patients atteints de cancer, certains avaient des tumeurs solides, d'autres des tumeurs hématologiques affectant le sang, la moelle osseuse et les ganglions lymphatiques.

  • La moitié des patients atteints de tumeurs hématologiques malignes présentaient des charges virales élevées, vs 30% des patients exempts de cancer ;
  • parmi les patients atteints de tumeurs hématologiques malignes, seuls ceux qui avaient reçu une chimiothérapie ou un traitement ciblé au cours des 6 derniers mois présentaient une charge virale significativement plus élevée que les patients COVID-19 hospitalisés, en général. Les chercheurs font l’hypothèse que les hémopathies malignes ou les thérapies qui peuvent diminuer la capacité à inhiber la prolifération du SRAS-CoV-2 pourraient expliquer ce résultat, mais appellent à des recherches supplémentaires aupr-s d’un plus grand nombre de patients atteints d'hémopathies malignes ;
  • dans l'ensemble, le taux de mortalité hospitalière atteint 39% chez les patients à charge virale élevée,
  • 24% chez les patients à charge virale moyenne,
  • 15% chez les patients à faible charge virale ;
  • les patients cancéreux montrent une tendance similaire avec des taux de mortalité de 45%, 28% et 12%, respectivement ;
  • une charge virale élevée chez les patients atteints de cancer s’avère associée à une mortalité hospitalière accrue vs charge virale faible, un constat qui reste statistiquement significatif, même après ajustement avec les facteurs de confusion possibles (dont l’âge et le besoin d'oxygène supplémentaire dans les heures suivant l’arrivée aux Urgences). .

 

« La charge virale prédit-elle le taux de mortalité chez les personnes non hospitalisées atteintes de COVID-19 ? »

La question reste posée mais ces chercheurs engagent à préciser, par des recherches supplémentaires, l’impact de la charge virale sur la mortalité par COVID-19.

 

Il s’agit également de préciser si certains types spécifiques de cancer et de traitements contre le cancer entraînent une charge virale plus élevée et donc un pronostic aggravé. Enfin, si la mesure de la charge virale au fil du temps chez un patient pourrait permettre de personnaliser le type et la durée du traitement.

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