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COVID : Mais pourquoi la réponse anticorps est aussi courte après l’infection ?

Actualité publiée il y a 1 mois 1 semaine 22 heures
The Journal of Infectious Diseases
Une carence de production de plasmocytes, dans la moelle osseuse explique une réponse anticorps de courte durée (Visuel Adobe Stock 478432286)

Cette étude menée par une équipe de l'Institut de virologie humaine de l'Université du Maryland révèle de nouvelles données sur la durabilité si limitée de la réponse des anticorps au COVID-19. L’équipe qui identifie une carence de production de plasmocytes, dans la moelle osseuse, apporte ainsi, dans le Journal of Infectious Diseases, de nouvelles et précieuses données, pour de prochains vaccins permettant une protection plus durable.

 

Les plasmocytes à longue durée de vie sont responsables des réponses anticorps durables qui persistent pendant des décennies après la vaccination ou l'infection. Par exemple, l’infection par la rougeole, les oreillons, la rubéole ou la vaccination, avec des vaccins contre le tétanos ou la diphtérie provoquent des réponses en anticorps qui peuvent durer plusieurs décennies. En revanche, d’autres infections et vaccins provoquent des réponses anticorps de courte durée qui ne durent que quelques années au maximum. Par exemple, les vaccins testés contre le VIH provoquent des réponses anticorps qui persistent pendant moins d’un an.

 

Bien que l’épidémie de COVID-19 soit apparue il y a moins de 5 ans, on sait que l’infection ou la vaccination par le SRAS-CoV-2 provoque des réponses protectrices en anticorps, mais le mécanisme et la durée de ces réponses restent encore mal compris. L’un des auteurs principaux, le Dr Mohammad Sajadi, professeur agrégé de médecine rappelle que : « les plasmocytes à vie longue peuvent produire des anticorps contre des agents pathogènes spécifiques pendant des décennies, nous devons donc préciser leur rôle dans l'infection COVID-19 ».

Une carence de plasmocytes, dans la moelle osseuse explique la réponse anticorps de courte durée

L’étude a donc examiné la contribution des plasmocytes à longue durée de vie de la moelle osseuse aux anticorps après une infection au COVID-19. L’équipe a suivi 20 participants ayant des antécédents d’infection au COVID-19 mais non vaccinés. Des prélèvements de moelle osseuse et des échantillons de plasma ont été analysés pour caractériser les réponses en anticorps. La recherche révèle :

 

  • une génération déficiente de plasmocytes à longue durée de vie dans la moelle osseuse, contribuant à expliquer la courte durée des réponses anticorps observées chez les patients en convalescence du COVID-19 ;
  • précisément, une diminution rapide des anticorps spécifiques, après l’infection naturelle, liée à cette production insuffisante de plasmocytes à longue durée de vie -qui pourraient autrement maintenir les niveaux d’anticorps, un phénomène observé avec d’autres virus.

 

En d’autres termes, l’équipe montre que le problème de la persistance des anticorps s’applique aussi au COVID-19 et qu’il est probablement dû au manque de cellules sécrétant des anticorps à longue durée de vie dans la moelle osseuse. La présence de plasmocytes à longue durée de vie dans la moelle osseuse est un élément crucial pour la génération d’une immunité antivirale efficace et prolongée.

 

Ces données vont contribuer à éclairer le développement de vaccins et de traitements pouvant induire une production robuste d’anticorps à long terme contre le SRAS-CoV-2 mais aussi contre le VIH soulignent ces experts, qui entament de nouvelles recherches afin d’identifier les bases cellulaires et moléculaires de ce problème.

 

 « Les études futures seront essentielles pour étudier plus en détail les bases cellulaires et moléculaires expliquant pourquoi le SRAS-CoV-2 ne produit pas de cellules sécrétant des anticorps à longue durée de vie spécifiques de la protéine de pointe du SRAS-CoV-2. Avec l’objectif ultime de corriger ce déficit dans les prochains vaccins ».