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EHPAD : Détecter la RAM dans les eaux usées

Actualité publiée il y a 5 mois 3 semaines 6 jours
Microbiology Spectrum
Alors que les résistances microbiennes font des ravages dans les maisons de retraite, cette étude engage à les détecter dans les eaux usées (Fotolia 113621316)

Alors que les résistances microbiennes font des ravages dans les maisons de retraite, cette équipe de l’University of South Australia révèle qu’il est également possible de détecter leurs signes dans les eaux usées. L’étude, publiée Microbiology Spectrum, apporte une preuve de concept de l’efficacité de ces analyses à proximité des EHPAD.

 

L’expérience révèle ainsi des signes inquiétants de résistance aux antimicrobiens (RAM) dans au moins 1 des établissements. Précisément, l’analyse détecte des niveaux élevés de résistance bactérienne à 3 antibiotiques courants : la ceftazidime, la céfépime et la ciprofloxacine. Pour un 2è établissement, des niveaux de résistance antimicrobienne à la gentamicine sont également évalués comme supérieurs à la moyenne-ce qui, en pratique constitue un danger la santé des résidents.

L’antibiorésistance, un danger élevé pour la vie et la santé des personnes âgées

Alors que l’âge avancé est un facteur de vulnérabilité aux infections microbiennes, que les EHPAD constituent des « ruches » de circulation pour les pathogènes, il est crucial, pour leur survie, que les patients plus âgés puissent répondre aux antibiotiques indiqués pour traiter les infections bactériennes, notamment pour les plus fréquentes, la pneumonie, les infections gynécologiques, urinaires et respiratoires, ainsi que celles affectant les os et les articulations. En plus d’augmenter les taux de mortalité, la RAM peut aussi allonger les délais de guérison et de cicatrisation, en particulier chez les patients âgés immunodéprimés qui représentent une proportion élevée des résidents en maisons de retraite.

 

L’auteur principal, Rietie Venter, professeur agrégé de microbiologie à l'Université d'Australie du Sud, rappelle ainsi que :

la RAM est une tendance préoccupante dans les établissements de soins pour personnes âgées.

« La résistance aux antimicrobiens devrait entraîner 300 millions de décès dans le monde d'ici 2060, et les résidents sont parmi les plus vulnérables en raison de l'utilisation fréquente et inappropriée des médicaments ».

 

L'étude des eaux usées qui s’est effectuée sur 3 sites réunissant 300 résidents, suggère un problème beaucoup plus vaste et croissant d’antibiorésistance autour des EHPAD et adresse un avertissement clair aux établissements de soins pour personnes âgées afin qu'ils mettent en œuvre des politiques plus strictes en matière d’utilisation des antibiotiques, notamment. De plus, il peut être difficile de surveiller avec précision l’utilisation abusive et excessive des antibiotiques dans les maisons de retraite pour personnes âgées, le recours à la surveillance des eaux usées pourrait donc faciliter cette surveillance.

 

Une résistance croissante à la ceftriaxone et aux fluoroquinolones est relevée par les Agences de santé, ces dernières années. Or ces 2 antibiotiques sont largement utilisés dans les établissements de soins pour personnes âgées, en dépit des directives cliniques qui engagent à considérer ces médicaments comme de « dernier recours ».

 

L’étude sensibilise à la nécessité d'une surveillance continue des EHPAD en matière d'utilisation des antimicrobiens. Compte-tenu du vieillissement des populations, cette surveillance devient de plus en plus centrale dans la lutte contre la RAM.

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