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HÉPATITE C : Un vaccin d’ici 5 ans ?

Actualité publiée il y a 2 années 8 mois 1 jour
ECCMID
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C mais un tel vaccin pourrait être déployé d'ici 5 années seulement (Visuel Adobe Stock 220120304)

Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C mais un tel vaccin pourrait voir le jour et être déployé d'ici 5 années seulement, nous explique ici un grand expert du VHC, le professeur Sir Michael Houghton, prix Nobel de médecine et de physiologie avec 3 autres scientifiques, pour avoir découvert le virus de l'hépatite C (VHC) en 1989. Le scientifique vient de présenter le principe de développement du vaccin lors d'une présentation spéciale au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases - ECCMID).

 

Le virus de l’hépatite C fait environ 2 millions de nouvelles infections chaque année dans le monde, et 70 millions de personnes sont porteuses du virus dans le monde, une majorité d’entre elles n’étant pas diagnostiquées. Le VHC est responsable de plus de 400.000 décès par an mais aussi de centaines de milliers de cirrhoses du foie et de cancers du foie. En France, on estime qu’environ 230.000 personnes sont atteintes d’hépatite C chronique et que seules 140.000 personnes ont connaissance de leur maladie. Si les antiviraux à action directe (AAD) ont révolutionné le traitement de la maladie, le besoin d’un vaccin reste considérable, pour atteindre l’objectif ambitieux de l’OMS de réduire l’incidence de l’hépatite C de 90 % et les taux de mortalité de 65 % d'ici 2030, explique Sir Michael Houghton, actuellement basé à l’Université de l'Alberta (Canada).

Eviter des millions d'infections, des milliers de décès et des milliards de dépenses de santé

Certains pays sont parvenus à mettre en place d'énormes programmes de contrôle de l'hépatite C avec la production de médicaments génériques moins coûteux en masse, cependant dans les pays riches, le coût du traitement reste très élevé.

 

Comprendre la réponse immunitaire au VHC : le chercheur apporte de nouvelles connaissances sur les réponses immunitaires qui protègent contre l'infection par le VHC, et sur les promesses de la technologie à ARNm, utilisée dans les vaccins Pfizer et Moderna COVID-19 et de la technologie vaccinale basée sur les adénovirus (développées par l'Université d'Oxford et AstraZeneca, et Johnson & Johnson). Les 2 technologies pourraient être appropriées pour reproduire ces réponses immunitaires protectrices contre l’infection à VHC via la vaccination.

 

Un vaccin recombinant avec adjuvant est en cours de développement à à l’Université de l'Alberta qui devrait induire la production d'anticorps contre plusieurs épitopes de neutralisation croisée, ce qui empêcherait le virus d'échapper à la réponse immunitaire humorale. De nombreux anticorps peuvent être ciblés par ce vaccin qui seraient capables de prévenir l'infection par le VHC et de protéger ainsi le receveur du vaccin du développement de l'hépatite C.

 

Un usage ciblé possible dès 2026 : la pandémie COVID-19 a retardé la recherche médicale dans de nombreux domaines, y compris dans le développement de nouveaux vaccins contre l'hépatite C. Cependant, l’équipe prévoit des essais de phase I sur son candidat dès 2022 puis des essais de phase II de 2023 à 2026, en particulier auprès de groupes de population à risque élevé, dont les usagers de substances injectables.

 

Si l'innocuité et l'efficacité du candidat étaient confirmées, le déploiement du vaccin auprès des groupes de personnes à risque élevé pourrait commencer dès 2026/2027. Puis viendraient les essais de phase III qui pourraient aboutir à une utilisation plus large vers 2029.

 

Au niveau du Canada seulement, un tel vaccin efficace pourrait permettre d’économiser environ 0,8 milliard de dollars (américain).

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