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INFÉCONDITÉ : Expliquée par certaines maladies de l’Enfance ?

Actualité publiée il y a 2 mois 1 semaine 1 jour
Nature Human Behaviour
Dans de nombreux pays d’Europe occidentale et d’Asie de l’Est, jusqu’à 15 à 20 % des personnes nées dans les années 70 restent désormais sans enfants (Visuel Adobe Stock 422149829)

Cette étude d’association étonnante, menée par des chercheurs de l’Université d’Oxford, en collaboration avec des instituts de recherche finlandais et suédois, révèle une association significative entre certaines maladies précoces, à l’enfance, et le risque de rester sans enfant tout au long de sa vie. Ces analyses, publiées dans la revue Nature Human Behaviour, identifient ainsi 74 maladies « précoces » associées, différemment chez les femmes et chez les hommes, à l’absence de naissance au cours de la vie.

 

La recherche part du constat que, dans de nombreux pays d’Europe occidentale et d’Asie de l’Est,

jusqu’à 15 à 20 % des personnes nées dans les années 70 restent désormais sans enfants.

Bien que de nombreux facteurs sociaux, de mode de vie, économiques et individuels aient été identifiés et étudiés, peu de recherches ont encore été menées sur la contribution de différentes maladies à l'infécondité. En particulier sur la contribution de maladies survenant avant l'âge de la reproduction.

 

L’auteur principal, le Dr Aoxing Liu, chercheur à l'Institut de médecine moléculaire de l'Université d'Helsinki en Finlande, ajoute : « De nombreux facteurs sont en cause dans cette augmentation de l'infécondité dans le monde, le report de la parentalité étant l’un des contributeurs les plus susceptibles d'augmenter cette prévalence de l’infécondité. Mais nous avons cherché à explorer systématiquement le lien possible avec les multiples maladies précoces de la vie, et sa disparité chez les hommes et les femmes ».

 

L’étude a pris en compte pas moins de 414 maladies précoces et la prévalence de l'infécondité au cours de la vie chez plus de 2,5 millions de participants nés en Finlande et en Suède. Tous les participants étaient en vie à l’âge de 16 ans et avaient achevé leur période de procréation à la fin de 2018 (définie par l’âge de 45 ans pour les femmes et de 50 ans pour les hommes). L’analyse s’est concentrée sur 71.524 paires de sœurs et 77.622 paires de frères germains qui présentaient des différences dans leur statut d’infécondité- ou nombre d’enfants. L’analyse révèle que :

 

  • au total, 25 % des participants hommes étaient sans enfants,
  • vs 16,6 % des femmes ;
  • les personnes ayant un plus faible niveau d'études, ou dont les parents ont ou avaient un plus faible niveau d’études, sont plus susceptibles de ne pas avoir d'enfants ;
  • il existe bien une association entre l’incidence de certaines maladies à l’enfance et ce statut d’infécondité ;
  • cependant, cette association entre la maladie et l’infécondité est plus similaire ou chez les participants sans enfants vs leurs frères et sœurs qui n’avaient qu’un seul enfant, que vs leurs frères et sœurs ayant un plus grand nombre d’enfants ; en d’autres termes, les maladies en cause dans l’enfance dans ce risque d’infécondité semblent être surtout un frein à la conception du premier enfant ;
  • 74 maladies apparaissent significativement associées à l’infécondité chez au moins un sexe, dont 33 maladies communes aux femmes et aux hommes ;

  • plus de la moitié de ces maladies concernées par cette association sont des troubles mentaux et comportementaux ;
  • les maladies auto-immunes et inflammatoires constituent des maladies qui n’avaient jusque-là jamais été associées à l’infécondité  (L’étude fournit une liste complète des résultats) ;
  • des différences significatives entre les sexes sont observées dans ces associations entre maladies et stérilité. Par exemple, la schizophrénie et les excès d’alcool font l’objet d’associations plus fortes avec l’infécondité chez les hommes, tandis que les maladies métaboliques et les anomalies congénitales font l’objet d’associations plus fortes chez les femmes ;
  • l’âge d’apparition des maladies en cause impacte différemment ces associations, chez les femmes et chez les hommes :  avec des associations plus fortes pour les femmes diagnostiquées avec ces maladies entre 21 et 25 ans, et plus fortes pour les hommes diagnostiqués entre 26 et 30 ans.