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OBÉSITÉ INFANTILE : Un exercice léger peut tout à fait l’inverser

Actualité publiée il y a 3 mois 15 heures 20 min
Nature Communications
si l’augmentation du temps de sédentarité pendant l'enfance jusqu'à l'adolescence est directement facteur d'obésité infantile, une activité physique d’intensité légère peut complètement inverser ce processus délétère (Visuel Adobe Stock 353108577)

L’exercice léger pourrait être la clé pour inverser l’obésité infantile liée à la sédentarité, soutient cette équipe de chercheurs de l’Université d'Exeter. Les auteurs montrent, dans Nature Communications, que si l’augmentation du temps de sédentarité pendant l'enfance jusqu'à l'adolescence est directement facteur d'obésité infantile, une activité physique d’intensité légère peut complètement inverser ce processus délétère.

 

De multiples études ont conclu que plus de 80 % des adolescents dans le monde ne respectent pas les directives d’activité physique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 60 minutes par jour (pour les enfants) d’activité physique modérée à vigoureuse. On estime aussi que

l’inactivité physique et la sédentarité auront causé 500 millions de nouveaux cas de maladies cardiaques, d’obésité, de diabète

ou d’autres maladies non transmissibles d’ici 2030.

L'inactivité physique est un facteur majeur du fardeau mondial de morbidité

L'étude menée avec des collègues des Universités de Finlande orientale, de Bristol et du Colorado a suivi objectivement l'activité physique et la masse grasse de 6.059 enfants participant à la cohorte Avon, à 53 % des filles, âgés de 11 ans à l’inclusion et suivis jusqu'à l'âge de 24 ans. Les participants ont été équipés sur de courtes périodes d’un accéléromètre afin de mesurer leur temps de sédentarité, l'activité physique légère et l'activité physique modérée à vigoureuse aux âges de 11, 15 et 24 ans. La masse grasse et la masse musculaire squelettique ont également été mesurées par absorptiométrie à rayons X aux mêmes âges et des analyses de sang ont permis de mesurer la glycémie, l'insuline, les différents types de cholestérol, les triglycérides et les niveaux de protéine C-réactive. Les chercheurs ont également mesuré la tension artérielle, la fréquence cardiaque et pris en compte le tabagisme, le statut socio-économique et les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires. L’analyse révèle :

 

sur la sédentarité :

 

  • au cours du suivi de 13 ans,

le temps de sédentarité est passé d'environ 6 heures par jour pendant l'enfance à 9 heures par jour

chez les jeunes adultes ;

  • l'activité physique légère est passée de 6 heures par jour à 3 heures par jour, tandis que l'activité physique modérée à vigoureuse est restée relativement stable à environ 50 minutes par jour depuis l'enfance jusqu'au début de l'âge adulte ;
  • chaque minute passée en position sédentaire est associée à une augmentation de 1,3 gramme de la masse grasse totale du corps ;
  • les enfants, garçons et filles, ont gagné en moyenne 10 kg de masse grasse au cours de leur croissance, depuis l'enfance jusqu'au début de l'âge adulte. La sédentarité ayant contribué à hauteur de 700 grammes à 1 kg de cette augmentation de masse grasse- soit environ 7 à 10 % ;
  • une augmentation de 1 kg de graisse apparaît associée à un risque de décès prématuré 60 % plus élevé au début de la cinquantaine.

 

Sur l’activité physique légère :

 

  • chaque minute consacrée à une activité physique légère de l'enfance jusqu'au début de l'âge adulte, est associée à une réduction de 3,6 grammes de la masse grasse corporelle totale ;

  • l'activité physique légère cumulée a diminué la masse grasse totale, en moyenne, de 950 grammes à 1,5 kg au cours de la croissance, de l'enfance au début de l'âge adulte, ce qui équivaut à une diminution d'environ 9,5 à 15 % du gain global de masse grasse au cours de la période de suivi de 13 ans ;
  • Quels sont les types d’activité physique « légère » : de longues promenades, les tâches ménagères, la danse lente, la natation lente et le vélo à vitesse modérée sont considérés comme des activités physiques légères.

 

Sur l’activité physique modérée à rigoureuse :

 

  • le temps consacré à une activité physique modérée à vigoureuse, y compris dans le respect des 60 minutes par jour recommandées par l'OMS, pendant la croissance depuis l'enfance jusqu'au début de l'âge adulte est associé à une réduction totale de 70 à 170 grammes, soit 0,7 à 1,7 % de la masse grasse corporelle.

 

Globalement, cette étude est en ligne avec les conclusions d'une méta-analyse récente de 140 essais contrôlés randomisés en milieu scolaire et menés à travers le monde, selon lequel la pratique d'une activité physique modérée à vigoureuse avait un effet minime sur la réduction de l'obésité chez l'enfant.

L’auteur principal, le Dr Andrew Agbaje d’Exeter souligne que

« l’activité physique légère est un outil trop méconnu pourtant très efficace dans la prévention de l’obésité et de l’adiposité,

dès le début de la vie. Il est temps que pour les enfants, les 60 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse quotidiennes, soient remplacées par

au moins 3 heures par jour d’activité physique légère.

L’activité physique légère est l’antidote de la sédentarité chez les jeunes ».

 

Des données donc précieuses pour mettre à jour les directives de pratique de l’activité physique. Dans l’attente, les pédiatres et les parents sont invités à encourager les enfants à cette pratique de plusieurs heures par jour d’activité physique légère- en prévention du risque d'obésité infantile.

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