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VITAMINE E : Un micronutriment vital pour le cerveau en développement

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 3 semaines
Scientific Reports
Les embryons produits par des poissons carencés en vitamine E ont un cerveau et un système nerveux mal formés (Visuel Adobe Stock 39192053)

Cette étude expérimentale, d’une équipe de l’Oregon State University (OSU), montre que la vitamine E est nécessaire au bon développement du système nerveux, avec des implications majeures pour les femmes en âge de concevoir. Ces travaux menés chez le poisson zèbre, un excellent modèle de SNC, montrent que les embryons produits par des poissons carencés en vitamine E ont un cerveau et un système nerveux mal formés. « Un cerveau totalement et physiquement déformé par le manque de vitamine E », précise l’auteur principal, Maret Traber, professeur à l'OSU.

 

Le poisson zèbre est un bon modèle : il passe d'un œuf fécondé à un poisson nageur en environ 5 jours et constitue un excellent modèle d’étude du développement et la génétique des vertébrés. Le poisson zèbre partage en effet une similitude remarquable avec les humains aux niveaux moléculaire, génétique et cellulaire, ce qui signifie que de nombreuses découvertes réalisées sur ce modèle, sont pertinentes pour les humains. Les poissons zèbres embryonnaires présentent un intérêt particulier car ils sont transparents et se développent facilement et rapidement.

 

Sur la vitamine E : de précédentes enquêtes épidémiologiques ont montré que dans la plupart des pays riches, 80 à 90% de la population ne recevaient pas, via l'alimentation, leur dose quotidienne et adéquate de vitamine E.  La vitamine E ou alpha-tocophérol, joue de nombreux rôles biologiques. Elle reste néanmoins l'un des micronutriments les plus difficiles à obtenir par des mesures diététiques, bien que présente à des niveaux élevés dans les amandes, le germe de blé, diverses graines et huiles (notamment de tournesol), et à des niveaux moindres dans certains légumes comme les épinards et le chou. La vitamine E est pourtant un antioxydant indispensable à la santé cellulaire. Elle intervient dans de multiples processus : affecte l'expression des gènes, la fonction immunitaire, favorise la cicatrisation des plaies et la réparation des lésions dues à l'athérosclérose, joue un rôle important dans la vision et la fonction neurologique...

 « Pourquoi un embryon a-t-il besoin de vitamine E ? »

Découverte en 1922, la vitamine E a d’abord été remarquée comme essentielle pour le développement normal de l’embryon chez l’animal et c’est un peu le sujet de recherche de cette équipe de l’Orégon.

 

Ce besoin de vitamine E chez l'embryon est l’objet de recherches depuis très longtemps, explique l’auteur, un Expert des micronutriments depuis plus de 30 ans. En prenant le poisson zèbre pour modèle, son équipe a pu visualiser où est le cerveau, où il se forme let comment la vitamine E s'inscrit dans ce processus de développement. Ainsi, chez l’embryon, un « début » de cortex cérébral et le tube neural apparaissent au plus tôt, pour former ensuite le système nerveux et alimenter en nerfs tous les organes et structures corporelles.

Sans vitamine E, les embryons de poisson zèbre présentent des anomalies du tube neural

Lorsque les chercheurs privent les poissons zèbres de vitamine E, leur progéniture présente des anomalies du tube neural et des anomalies cérébrales. Dans les organismes sains, les cellules de la crête neurale donnent naissance à une grande diversité de cellules, permettent le développement des os et du cartilage du visage, l’innervation du corps, participent à la construction du système nerveux périphérique. Agissant comme des cellules souches, les cellules de la crête sont importantes pour le cerveau et la moelle épinière et deviennent également des cellules spécialisées pour différents systèmes et organes dont le cœur et le foie.

Mais si ces cellules sont carencées en vitamine E, la formation entière de l'embryon s'en trouve dérégulée.

Sans vitamine E, c’est la mort de l’embryon.

« Nous sommes très proches de pouvoir expliquer ce qui se passe en cas de carence en vitamine E et, en même temps nous n'avons pas encore identifié les gènes et les voies qui dysfonctionnent », concluent les auteurs.

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