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ADDICTION au JEU : Seule une minorité de joueurs compulsifs se fait aider

Actualité publiée il y a 3 mois 3 semaines 1 jour
Addiction
Le jeu devrait être mieux reconnu comme un problème de santé publique avec des stratégies de prévention et de prise en charge (Visuel Adobe Stock 132112995)

C’est une addiction dont on parle moins et pourtant qui peut être nocive pour la santé et le bien-être général des personnes qui jouent mais aussi de leur proches et pour la société. Ainsi, le jeu devrait être mieux reconnu comme un problème de santé publique avec des stratégies de prévention et de prise en charge « des dommages » chez les personnes dépendantes « à tous les niveaux du spectre de risque de jeu ». Cette revue systématique et méta-analyse de la littérature existante sur le sujet, menée à l’Université d’Auckland (Nouvelle Zélande) et publiée dans la revue Addiction, sensibilise à la prévalence élevée de cette addiction contre laquelle on va encore trop peu rechercher une aide professionnelle.

 

Plus de 10 millions d'adultes sont allés chercher de l'aide pour une pratique du jeu problématique, cela peut sembler un chiffre élevé mais qui reste très modeste par rapport à la prévalence de la dépendance au jeu : ainsi, alors que, environ 1 adulte sur 400 (0,23 % de la population adulte), la prévalence mondiale du jeu compulsif est estimée pouvant atteindre 5,8 %, au cours de la vie. Cette méta-analyse de 24 études menées à l'échelle internationale est la première à estimer la recherche d’aide pour lutter contre cette addiction, révèle donc un besoin d'aide considérable chez les personnes ayant des problèmes liés au jeu.

L’addiction au jeu doit être reconnue comme un problème de santé publique

Des stratégies disponibles : de nombreux pays proposent désormais une aide pour les problèmes liés au jeu, dont une prise en charge par des professionnels de santé, une aide non professionnelle et des mesures d’auto-assistance. Mais il reste, écrivent les chercheurs, l’énorme défi de faire en sorte que cette aide soit accessible plus largement et par toutes les personnes qui en ont besoin.

 

  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) dont sous forme d’interventions brèves en une seule séance ont apporté -dans la littérature- des preuves de leur efficacité;
  • des cliniques et des services spécialisés dans ce type d’addiction se sont développés;
  • il existe également, dans de nombreux pays des services d’aide à distance, dont par téléphone ou en ligne, peu coûteux, voire même gratuits;
  • enfin, il existe toute une gamme de stratégies d'autogestion, comprenant la recherche de soutien auprès de la famille, des amis ou des pairs, l'établissement de limites, la substitution comportementale et l'évitement.

 

Des freins à la recherche d’aide : cependant, le jeu problématique reste trop rarement analysé comme un trouble addictif, et, en dépit de cette disponibilité croissante des aides possibles, leur utilisation reste modeste. Plusieurs études ont examiné les obstacles à la recherche d'aide mais aussi les motivations. Selon ces études, les principaux obstacles au traitement sont les obstacles personnels (par exemple, la préférence pour l'autogestion, l'acceptation qu'il y a un problème et la honte ou la stigmatisation), des obstacles systématiques, tels que l'accessibilité des services. Plus globalement,  la motivation à rechercher de l'aide est liée à la sévérité de la dépendance au jeu, ce qui suggère que cette démarche de recherche d’aide reste généralement très tardive.

 

Aujourd'hui, seul 1 sur 400 joueurs problématiques fait dans sa vie au moins une fois la démarche d’aller rechercher une aide pour lutter contre son addiction.