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ADDICTION : Pourquoi l'empathie ouvre une fenêtre de rechute

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 4 semaines
American College of Neuropsychophamacology Annual Meeting
Si l’empathie est un élément clé dans les interactions sociales normales, elle peut entraîner des effets néfastes chez les anciens usagers de drogue

Empathie et dépendance, ce lien mis à jour par cette équipe de neuropsychologues de l'Université du Minnesota chez les ex-usagers de drogues, et documenté lors du Congrès annuel de l’American College of Neuropsychophamacology s’explique tout simplement par le stress que peut générer l’attention accordée aux autres et à leurs difficultés dans la vie. Bref, si l’empathie et la prise de conscience des sentiments et des émotions d'autrui, est un élément clé dans les interactions sociales normales, elle peut entrainer des effets néfastes chez les anciens usagers de drogue.

 

Observer une souris « en manque » fait rechuter une souris sevrée : le Dr Jonathan Gewirtz et son équipe mènent ici une série d'expériences, chez la souris pour analyser le lien entre l'empathie, le stress et la consommation de drogue : Les souris subissent d’abord un conditionnement comportemental imitant le comportement de recherche et de dépendance à la drogue. Placées dans un compartiment à deux côtés, un côté proposant une solution saline neutre l’autre côté une dose de morphine, les souris finissent par associer un côté à la drogue. Ensuite, le groupe de souris ne reçoit que la solution saline dans l'un ou l'autre des compartiments pendant deux semaines pour imiter la période de sevrage. Enfin, afin de tester le rôle de l'empathie sur la rechute, une de ces souris sobres observe une autre souris dans un état de manque, puis est replacée dans le compartiment à double face. Cette souris va choisir, bien évidemment, le compartiment associé à la morphine, présentant ainsi un comportement de dépendance et de rechute.

 

Traiter une souris avec de l'ocytocine augmente la réponse de peur chez les souris sevrées et les fait rechuter. Ainsi, les souris, -et « probablement les humains », écrivent les chercheurs- témoins d'un événement stressant, sont affectées négativement sur le plan émotionnel, ce qui peut les amener à rechercher de la drogue, même après une période de sobriété. Le traitement à l’ocytocine exacerbe cette réaction, indiquant que les liens sociaux (et l’empathie, par extension) sont une force motrice dans ce comportement.

 

Selon les auteurs, il existe ainsi un lien direct entre l'empathie et la rechute chez les ex-usagers de drogue.

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