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ÂGE BIOLOGIQUE : Le poids de l’éducation

Actualité publiée il y a 2 heures 41 min 30 sec
Demography
Le niveau d'éducation/d’études est intimement lié aux différences de vieillissement biologique (Visuel Adobe Stock 293567722)

Le niveau d'éducation/d’études est intimement lié aux différences de vieillissement biologique, conclut cette équipe de l’Université de Californie du Sud (USC) qui démontre, précisément ici que les Américains moins instruits vieillissent plus vite que leurs pairs plus scolarisés. Autre conclusion de cette étude, publiée dans la revue Demography :  cet écart s'est considérablement creusé au cours des 30 dernières années.

 

La recherche se concentre sur le « vieillissement biologique » ou l’âge biologique, plus signifiant en santé, que l’âge chronologique. En effet, le vieillissement biologique mesure l'évolution du corps au fil du temps, notamment le bon fonctionnement des organes et des systèmes.

 

L’auteur principal, Eileen Crimmins, professeur à l’USC rappelle ainsi : « L'âge biologique nous donne une image plus précise de la santé que l'âge chronologique. Il nous aide à comprendre qui est susceptible de rester en bonne santé plus longtemps et qui présente un risque plus élevé de maladie et d'invalidité ».

Le fossé s’élargit entre « instruits » et moins scolarisés

L’étude analyse les données des participants âgés de 59 à 79 ans, à la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES 1988–1994 and 2015–2018). L’analyse constate que :

 

  • si le vieillissement biologique ralentit pour tous, les bénéfices sont nettement plus importants pour les participants plus instruits ;
  • ainsi, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, la différence de vieillissement biologique entre les adultes n'ayant pas terminé le lycée et ceux titulaires d'un diplôme universitaire s’élève à environ 1 an ;
  • entre 2015 et 2018, cet écart a presque doublé pour atteindre 2 ans.

  • En clair, cela signifie que les personnes plus instruites vieillissent biologiquement plus lentement que les autres. Pourquoi ? Les améliorations observées en matière de santé de la population ne sont pas partagées équitablement, les personnes moins instruites y ayant moins accès.

 

L'augmentation des inégalités de santé liées à l'éducation constitue un problème de santé publique depuis les années 1990. Cette étude, l'une des premières à évaluer si l'augmentation des inégalités de santé physique liées à l'éducation conduit à l'élargissement des différences d'âge biologique, alerte sur le sujet.

 

  • L'éducation influence de nombreux aspects de la vie qui affectent la santé : les types d'emplois accessibles, les revenus, le lieu de résidence et les soins de santé auxquels ces personnes ont accès. Un niveau d'éducation plus élevé tend également à être corrélé à des comportements plus sains, comme fumer moins et faire plus d'exercice. Cependant, lorsque les chercheurs regardent si l'évolution du tabagisme, de l'obésité ou de la consommation de médicaments permet d’expliquer l'écart croissant d’âge biologique avec les différents niveaux d’études, l’analyse révèle que
  • les facteurs de mode de vie n'expliquent pas à eux-seuls le creusement des inégalités ;
  • les différences directement liées à l'éducation elle-même semblent jouer le rôle le plus important.

 

Ces chercheurs rappellent que

« l’éducation façonne les opportunités et les risques tout au long de la vie.

C'est un déterminant social puissant de la santé qui influence la rapidité ou la lenteur du vieillissement de notre corps ».

 

« Ce n'est pas seulement une question de choix individuel ; c'est un enjeu social. Si nous voulons réduire les disparités en matière de santé, nous devons considérer l'éducation aussi comme un investissement de santé publique ».