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ALIMENTATION : A l’enfance, elle façonne le microbiote et l’espérance de vie

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 1 semaine
Journal of Experimental Biology
Le régime alimentaire des enfants a un impact sur leur santé à vie, en particulier sur leur espérance de vie (Fotolia 138719849)

Le régime alimentaire des enfants a un impact sur leur santé à vie, en particulier sur leur espérance de vie, démontre cette équipe de l’Université de Californie – Riverside (UCR). Les chercheurs qui ont regardé les effets d’aliments malsains chez de jeunes souris constatent des modifications durables sur le microbiome intestinal avec des conséquences sur la durée de vie. Ces conclusions, présentées dans le Journal of Experimental Biology, obtenues chez l’animal devront encore être validées chez l’Homme, soulignent, comme l’ont déjà fait de nombreuses études, l’importance du régime alimentaire au jeune âge pour la santé bien plus tard dans la vie.

 

Ainsi, la consommation durant l’enfance d’aliments trop gras et trop sucrés altère le microbiote à vie, même en cas d’adoption, plus tard dans la vie d’un régime alimentaire plus sain. Il ne semble donc pas possible d’inverser les effets néfastes d’un régime de type occidental à l’enfance, suggère cette étude menée chez la souris. La recherche montre en effet une diminution significative du nombre total et de la diversité des bactéries intestinales chez les souris adultes et plus âgées, nourries avec une alimentation malsaine au début de leur vie.

Régime occidental à l’enfance, microbiote intestinal appauvri à l’âge adulte.

Dans cette étude, l’équipe a réparti les souris en 4 groupes, autour des 4 critères régime sain /régime occidental et exercice (accès à une roue) et sédentarité. Après 3 semaines sur ces régimes, toutes les souris ont repris un régime standard (sain) et sans pratique particulière de l’exercice (ce qui est normal pour des souris de laboratoire). 14 semaines plus tard, l'équipe a examiné la diversité et l'abondance des bactéries chez les animaux. L’analyse révèle :

  • une quantité de bactéries (dont Muribaculum intestinale, une bactérie anaérobie clé dans le métabolisme des glucides) considérablement réduite dans le groupe régime occidental ;
  • cependant ces bactéries Muribaculum sont augmentées chez les souris nourries avec un régime standard qui avaient accès à une roue de course mais réduites chez les souris soumises à un régime riche en graisses, qu'elles fassent de l'exercice ou non ;
  • cette espèce de bactérie et la famille de bactéries à laquelle elle appartient pourraient influencer la quantité d'énergie disponible pour son hôte : les scientifiques poursuivent les recherches sur ce point ;
  • l’exercice a entrainé également l'augmentation d'une espèce bactérienne très similaire et que seul l'exercice semble pouvoir augmenter sa présence.

 

L’alimentation à l’enfance, un effet très durable sur la santé : ainsi, en conclusion, le régime alimentaire occidental au début de la vie a des effets plus durables sur le microbiome intestinal que la pratique de l’exercice. Même si ces résultats ont été obtenus chez l’animal, les auteurs jugent significatif qu'ils aient été observés si longtemps après avoir repris un régime alimentaire plus sain.

 

Précisément, « l’effet observé chez la souris qui suggère qu’un régime alimentaire occidental à la petite enfance affecte le microbiome intestinal au moins jusqu’à 6 ans après la puberté », explique l’auteur principal, Theodore Garland, physiologiste évolutionniste à l’UCR. L’auteur rappelle que la diversité des bactéries, champignons, parasites et virus qui vivent sur et à l'intérieur de l’hôte, humain ou animal exerce une influence importante sur la santé : La plupart de ces micro-organismes se trouvent dans les intestins, et la plupart d'entre eux sont utiles, stimulent le système immunitaire et contribuent à synthétiser les vitamines clés. L’équilibre entre les organismes pathogènes et bénéfiques est caractéristique d’un hôte sain, et si l'équilibre est perturbé, que ce soit par l'utilisation d'antibiotiques, une maladie ou une alimentation trop riche, le corps devient plus vulnérable aux maladies.

 

On connaît le dicton :« Vous n'êtes pas seulement ce que vous mangez, … » mais cette fois les auteurs ajoutent : « vous êtes aussi ce que vous avez mangé enfant ».

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