ALIMENTS ULTRA-TRANSFORMÉS : Une cause encore négligée de mortalité
Les aliments ultra-transformés sont bien liés aux décès prématurés et il faudrait leur préférer les produits frais, c’est la confirmation de cette équipe d’épidémiologistes et de nutritionnistes de l’Université de São Paulo. Selon ces données publiées dans l'American Journal of Preventive Medicine, concernant le Brésil mais applicables à d’autres pays à mode de vie occidental, la consommation d'aliments ultra-transformés contribue à près de 60.000 décès prématurés chaque année.
Les aliments ultra-transformés sont définis comme des formulations industrielles prêtes à consommer ou à réchauffer fabriquées à partir d'ingrédients extraits d'aliments ou synthétisés en laboratoire. Ils comprennent, par exemple, les soupes préemballées, les sauces, les pizzas surgelées, les plats préparés, les hot-dogs, les saucisses, les sodas, la crème glacée et les biscuits, gâteaux et les bonbons. Ces aliments prennent une part croissante dans l’alimentation des pays occidentaux, remplaçant progressivement les aliments frais et cuisinés à la maison. On sait que dans les pays à revenu élevé, comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l'Australie, les aliments ultra-transformés représentent plus de la moitié de l'apport calorique total. Au Brésil précisément, ces dernières années, ces aliments ont progressivement remplacé les aliments entiers traditionnels, comme le riz et les haricots.
L’étude révèle que la consommation accrue de ces aliments est aujourd’hui associée -ici au Brésil- à plus de 10 % des décès prématurés et évitables toutes causes.
L’auteur principal, Eduardo A.F. Nilson, chercheur au Center for Epidemiological Research en nutrition et santé de l’Université de São Paulo rappelle que « de précédentes études de modélisation ont estimé le fardeau sanitaire et économique d'ingrédients « critiques », tels que le sodium, le sucre et les acides gras trans et les boissons sucrées, mais qu’aucune étude n’avait encore estimé l'impact des aliments ultra-transformés sur la mortalité prématurée ».
Connaître la part des décès attribuable à une mauvaise alimentation
L'étude : l’équipe brésilienne a modélisé l’impact de changements dans les habitudes alimentaires dans la prévention/incidence des principales maladies non-transmissibles et la mortalité prématurée. L’analyse des données d'enquêtes alimentaires représentatives en population générale a permis d’estimer les apports de base en aliments ultra-transformés par sexe et par groupe d'âge. Des analyses statistiques ont été utilisées pour estimer la proportion de décès attribuable à la consommation de ces produits et l'impact de la réduction de leur consommation de 10 %, 20 % et 50 % au sein de chaque groupe d'âge. L’analyse révèle que :
- dans tous les groupes d'âge et quel que soit le sexe, la consommation d’aliments ultra-transformés varie de 13 % à 21 % de l'apport alimentaire total au cours de la période étudiée (2019) ;
- au total, 541.260 décès d’adultes âgés de 30 à 69 ans ont été recensés en 2019, dont 261.061 de maladies évitables non transmissibles ;
- environ 57.000 décès sont attribuables à la consommation d’aliments ultra-transformés, ce qui correspond à 10,5 % de tous les décès prématurés et à 21,8 % de tous les décès dus à des maladies non transmissibles évitables.
Plus de 10 % de tous les décès prématurés
Les auteurs appellent à des interventions et mesures de santé publique, telles que des politiques fiscales et réglementaires, la modification des « environnements alimentaires », la communication de recommandations nutritionnelles basées sur la preuve scientifique, l'amélioration des connaissances, des attitudes et du comportement des consommateurs.
Une réduction de 10 % à 50 % de la consommation d’aliments ultra-transformés pourrait prévenir environ 5.900 à 29.300 décès prématurés au Brésil chaque année. En effet, cette consommation d’aliments ultra-transformés est associée à de nombreuses maladies, telles que l'obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, certains cancers et d'autres maladies chroniques.
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