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ALLAITEMENT MATERNEL : Les bonnes bactéries évoluent avec le temps

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 2 semaines
Frontiers in Microbiology
Cette connaissance du microbiome du lait maternel et de son évolution au cours de l’allaitement a des implications importantes pour le développement et la santé des nourrissons (Visuel Fotolia).

Les bonnes bactéries du lait maternel changent avec le temps, constate cette étude de l’Université McGill qui décrit ainsi un écosystème bactérien complexe et dynamique dans le lait maternel humain à l'aide d’une technologie génomique mise au point pour la qtation spatiale internationale. Cette meilleure connaissance du microbiome du lait maternel et de son évolution au cours de l’allaitement, documentée dans la revue Frontiers in Microbiology, a des implications importantes pour le développement et la santé des nourrissons.

 

Car le cocktail de bactéries bénéfiques transmis de la mère au nourrisson par le lait maternel change considérablement au fil du temps et semble agir comme une mise à jour de l'immunité et du métabolisme du nourrisson. Les chercheurs identifient ici pour la première fois les différentes espèces bactériennes du microbiome du lait maternel et suivent leur évolution au fil du temps. C'est une première étape dans la compréhension du rôle de ces différentes bactéries, qui, globalement, protègent le tractus gastro-intestinal du nourrisson et améliorent certains aspects de la santé à long terme, comme la prévention des allergies.

Diagramme de fleurs représentant les principaux groupes bactériens (phylums) dans le microbiome du lait de mères mam-mayas guatémaltèques (Emmanuel Gonzalez et al.)

Un rôle de protection contre les toxines, une première base de l’immunité 

Certaines espèces bactériennes observées dans les échantillons de lait maternel exercent une fonction commune de destruction de substances étrangères ou de xénobiotiques et apportent une protection contre les toxines et les polluants, l’un des auteurs, Emmanuel Gonzalez, spécialiste en bioinformatique à l'Université McGill. C’est l’une des conclusions de cette analyse, par imagerie à haute résolution, d’échantillons de lait de mères mayas de 8 communautés rurales du Guatemala. Les chercheurs ont pu observer le microbiome du lait maternel au fil du temps, en particulier entre le début et la fin de l’allaitement (entre le 6è et le 46è jour et entre le 109è et le 184è jour).

 

Pourquoi des mères mayas ? Parce que contrairement à la plupart des mères de pays plus développés, presque toutes les mères mayas allaitent pendant la période de 6 mois recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette période d’allaitement de 6 mois a permis à l’équipe de recherche d'observer des changements importants dans les bactéries transmises aux nourrissons via le lait maternel au fil du temps. Jusque-là, la plupart des études sur le microbiome du lait maternel avaient été menées auprès de mères de pays à revenu élevé, générant une image incomplète des bactéries importantes transmises aux nourrissons au cours du développement précoce. «L'étude des microbiomes de diverses communautés nous a permis de comprendre les variations présentes chez les humains », explique Kristine Koski, professeure agrégée à l'École de nutrition humaine de McGill et co-auteur de l’étude.

 

Obtenir une image précise du microbiome du lait maternel et des facteurs qui le façonnent est essentiel à la bonne compréhension du développement de l’immunité chez le nourrisson. Cette première cartographie représente une étape importante dans cette compréhension.