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ANGIOGENÈSE : YAP et TAZ, les 2 protéines qui contrôlent les vaisseaux

Actualité publiée il y a 1 année 8 mois 4 semaines
Nature Metabolism
Qu'est-ce qui fait grossir les vaisseaux sanguins ? (Visuel Michael Potente, MDC)

Qu'est-ce qui fait grossir les vaisseaux sanguins ? Cette équipe de biologistes du Max Delbrück Center for Molecular Medicine (Berlin) décrypte comment les cellules endothéliales, de la paroi interne des vaisseaux migrent dans les tissus environnants pour y former de nouvelles connexions. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Metabolism, contribuent à éclairer l’ensemble des maladies caractérisées par une angiogenèse incontrôlée, mais aussi les processus réparateurs, comme la cicatrisation, qui ne peuvent réussir sans croissance de nouveaux vaisseaux sanguins.

 

Les vaisseaux sanguins diffus dans tout le corps humain, garantissent un apport suffisant en nutriments et en oxygène à nos différents organes et tissus. Tout dysfonctionnement de ces réseaux finement tissés entraîne un risque de maladies. Alors que les affections cardiovasculaires liées à l'âge provoquent fréquemment une atrophie des vaisseaux, les tumeurs malignes se caractérisent par une croissance excessive et désordonnée de vaisseaux ou angiogenèse. La dégénérescence maculaire humide est également une maladie caractérisée par la croissance anormale de vaisseaux sanguins.

 

« Pour développer des thérapies ciblées pour ces maladies, il est essentiel de comprendre comment l’angiogenèse est régulée dans le corps », explique l’auteur principal, Michael Potente, professeur de biomédecine vasculaire translationnelle au Berlin Institute of Health at Charité (BIH).

Développer des thérapies ciblées pour les maladies caractérisées par une angiogenèse incontrôlée

2 protéines clés, YAP et TAZ, jouent un rôle crucial en permettant aux vaisseaux de se développer, même dans des conditions métaboliques difficiles. Les protéines font partie de la voie de signalisation Hippo, qui régule la croissance et la taille des organes chez presque tous les êtres vivants. « Lorsque ces 2 molécules sont actives dans les cellules de la paroi interne des vaisseaux - l'endothélium - elles activent des gènes qui conduisent à une croissance accrue de certains transporteurs de surface. Ces transporteurs permettent aux cellules des vaisseaux d'absorber plus de nutriments ce qui favorise la croissance et la division cellulaire ».

 

Un mécanisme d'adaptation à l’environnement métabolique : l’augmentation de l'absorption des nutriments conduit à l'activation d'une autre protéine, appelée mTOR, un point de contrôle qui favorise aussi la croissance et la division cellulaire. Ce mécanisme permet aux vaisseaux sanguins d'aligner étroitement leur croissance sur leur environnement métabolique et empêche les cellules endothéliales de se diviser si les ressources métaboliques sont insuffisantes. Alors que les cellules endothéliales doivent tout de même pouvoir se développer dans les conditions métaboliques les plus difficiles, elles possèdent aussi une machinerie moléculaire qui reconnaît, réagit et sait s’adapter aux changements subtils du milieu extracellulaire.

 

L’étude, menée in vivo sur la rétine de souris, un modèle idéal pour étudier le développement des vaisseaux sanguins, confirme que les cellules endothéliales qui ne produisent pas de YAP et de TAZ ne se divisent presque jamais. La suppression de ces 2 protéines inhibe la croissance des vaisseaux chez les souris.

Quel est le rôle possible de ces protéines dans les processus qui « dépendent » de l’angiogenèse, comme la régénération, la réparation ou la cicatrisation ?

C’est la prochaine étape de la recherche, à suivre.