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ANKYLOSTOMIASE : L’espoir d’un vaccin oral

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 3 semaines
Un demi-milliard de personnes dans le monde vivent avec ces vers qui vivent dans l'intestin humain (Visuel The University of Queensland)

Un demi-milliard de personnes dans le monde vivent avec ces vers qui vivent dans l'intestin humain, en utilisant le sang de l'hôte comme nourriture, digéré par un ensemble spécial d'enzymes. Ce candidat vaccin contre l'ankylostomiase, une infection parasitaire par les vers (ankylostomes) pourrait donc sauver des millions de personnes dans le monde souligne cette équipe de l’Université du Queensland (UQ, Australie) et de l’University of Virginia School of Medicine

 

L’ankylostomiase est une infection intestinale contractée par contamination cutanée par des larves de vers ankylostomes qui peut entraîner des complications très sévères, jusqu’au décès. Les premiers symptômes, une éruption cutanée prurigineuse, des troubles respiratoires et gastro-intestinaux (fièvre, toux, respiration sifflante, douleurs abdominales, perte d’appétit et diarrhée), une anémie ferriprive, peuvent être suivis d’une insuffisance cardiaque et d’un œdème généralisé. Le traitement standard est basé sur des antiparasitaires antihelminthiques dont l’albendazole. Enfin, l’infection est endémique dans des régions où la qualité de l'eau, l'assainissement et l'hygiène sont médiocres, ce qui a un impact considérable sur le développement physique et cognitif des enfants et augmente aussi les taux de décès et de fausse couche.

Une percée significative dans le développement d'un vaccin pour prévenir cette « infestation »

Cette étude préclinique, menée chez la souris, marque une percée significative dans le développement d'un vaccin contre l’ankylostome. Le candidat se révèle en effet environ plus de deux fois plus efficace que les alternatives existantes. De plus, le candidat vaccin pourrait être administré très simplement, par voie orale, sous forme de comprimés, de liquide ou de poudre ce qui changerait la donne pour les pays en développement, précise l’auteur principal, Le professeur Istvan Toth de l'École de chimie et de biologie moléculaire de l'UQ. Ce mode simple d’administration évite en effet la nécessité de personnel médical qualifié et de contraintes spécifiques de stockage.

 

Simplicité et efficacité : une vaccination simple donc, et extrêmement peu coûteuse, et « surtout » extrêmement efficace, selon ces premières données : l’étude préclinique menée chez la souris montre en effet des améliorations significatives vs un autre candidat vaccin qui ne permettait de réduire que de 30 à 50 % le nombre de vers :

 

  • le candidat vaccin permet une réduction impressionnante de 94 % des vers chez la souris

 

Quel processus ? Le Dr Mariusz Skwarczynski, co-auteur de l’étude explique que le candidat cible l'enzyme de digestion de l'ankylostome (APR 1). Et lorsque la fonction de ces enzymes est bloquée, le parasite meurt de faim. Ainsi, le vaccin produit des anticorps contre les enzymes de l'ankylostome responsables de la digestion du sang et

les parasites « n’ont plus assez à manger ».

 

L’équipe poursuit ses travaux pour optimiser le candidat vaccin afin de garantir son innocuité et son efficacité, avant de commencer les essais cliniques chez l’Homme. « Nous pensons être très prochaînement en mesure de fournir un vaccin efficace qui arrête le parasite dans son élan ».

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