ANTIBIORÉSISTANCE : Découvrir les protéines bactériennes clés dans l’infection
Les salmonelles peuvent provoquer une intoxication alimentaire avec une diarrhée sévère. Lorsqu’elles passent de l'intestin au système sanguin, elles peuvent entraîner une septicémie-qui peut être mortelle. Les salmonelles sont des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques. La découverte par cette équipe de chercheurs de l’Université de Würzburg (Bavière), de nouvelles petites protéines de la salmonelle susceptibles de jouer un rôle crucial dans l'infection, va permettre de développer des traitements plus efficaces contre la bactérie.
En combinant différentes méthodes bio-informatiques, l’équipe vient de découvrir des centaines de petites protéines bactériennes. Ainsi, le nombre des protéines connues de Salmonella a augmenté de 139 à plus de 600.
Ces travaux présentés dans la revue MicroLife apportent une feuille de route pour lutter aussi contre d’autres superbactéries. L’auteur principal, Elisa Venturini, biologiste moléculaire à l’Institute of Molecular Infection Biology (IMIB), explique en effet que « la méthode peut mettre en lumière de nouveaux gènes pertinents, même dans des organismes étudiés de manière approfondie tels que les salmonelles ».
Une liste prioritaire de petites protéines cibles
Il s’agit d’une nouvelle analyse bioinformatique du génome de Salmonella. Parmi les principales découvertes :
- la petite protéine MgrB, composée de 47 acides aminés, à la fonction bien spécifique : lorsque le gène contenant le schéma directeur de cette protéine est désactivé, les salmonelles ne peuvent plus infecter les cellules humaines. Si la protéine avait déjà été étudiée, cette fonction n’était pas connue. Il est clair que ce gène constitue une cible unique de désamorçage du processus infectieux de la bactérie.
Plus intéressant peut-être, la méthodologie adoptée par ces chercheurs allemands car elle pourrait être généralisée au décryptage du génome d'autres micro-organismes pour lesquels des ensembles de données existent déjà. La technique révèle en effet de nouveaux gènes pertinents, même ici chez les salmonelles qui sont pourtant des bactéries déjà très étudiées.
Le résultat est une liste prioritaire de petites protéines qui jouant un rôle clé dans l’infection, pourraient être des cibles pour de nouveaux médicaments.
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