Assurance vie ou PER : comment couvrir ses frais médicaux ?

Les frais médicaux représentent un enjeu financier croissant tout au long de la vie, particulièrement à la retraite lorsque les besoins de soins augmentent. Mais comment choisir entre l'assurance vie et le Plan d'Épargne Retraite (PER) pour anticiper ces dépenses ? Et quelles stratégies adopter selon votre âge et votre situation pour optimiser votre couverture financière ? On vous explique.
Pourquoi anticiper ses frais médicaux tout au long de la vie ?
La santé représente un poste de dépenses qui s'accroît avec l'âge, nécessitant une planification financière adaptée pour faire face aux besoins évolutifs tout au long de notre parcours.
Les limites du régime obligatoire
En France, l'assurance maladie obligatoire ne couvre qu'une partie des frais médicaux. Le reste à charge des ménages représente environ 20% des dépenses de santé totales. Ce montant comprend le ticket modérateur, les franchises médicales et les dépassements d'honoraires. À la retraite, cette situation s'aggrave car les prélèvements sociaux sur les pensions réduisent le pouvoir d'achat, alors même que les besoins en soins augmentent. Les postes les plus coûteux concernent notamment les soins dentaires, l'optique et les audioprothèses, malgré les avancées du dispositif 100% santé.
Afin de faire le meilleur choix entre ces deux possibilités, prenez le temps de vous interroger et de vous demander PER ou assurance vie : lequel choisir ?
Le rôle de l'épargne personnelle
Constituer une épargne dédiée aux frais médicaux permet d'anticiper ces dépenses futures et de préserver son capital santé.
Plusieurs solutions existent :
- L'assurance-vie, placement préféré des Français, offrant disponibilité et flexibilité.
- Le plan d'épargne retraite (PER), permettant de se constituer un complément de revenu.
- La constitution d'un capital dédié aux dépenses de santé non remboursées.
Ces dispositifs d'épargne permettent de faire face sereinement aux principaux postes de dépenses médicales : soins hospitaliers, médicaments non remboursés, dépassements d'honoraires et équipements médicaux.
Comment préparer l'imprévu médical en phase d'activité ?
La prévoyance face aux aléas de santé passe par la constitution d'une réserve financière accessible rapidement en cas de besoin.
Assurance vie : un capital toujours disponible
L'assurance vie constitue un excellent outil pour se prémunir contre les imprévus médicaux. Elle offre une flexibilité remarquable grâce au rachat partiel, qui permet de retirer une partie des fonds tout en maintenant le contrat actif. Ce mécanisme donne accès à votre épargne à tout moment, sans clôturer votre placement. Vous pouvez diversifier votre investissement entre le fonds euros, qui garantit votre capital, et les unités de compte qui, bien que présentant un risque de perte, offrent potentiellement des rendements plus élevés. Les fonds euros affichent actuellement des performances variables selon les contrats, certains proposant des bonus de rendement sous conditions. N'oubliez pas de désigner vos bénéficiaires avec soin pour assurer la transmission de ce capital en cas de décès.
PER : déduction fiscale et effort d'épargne régulier
Le Plan d'Épargne Retraite (PER), introduit par la loi Pacte, combine avantages fiscaux immédiats et sécurisation de votre avenir. Son principal atout réside dans la déductibilité des versements volontaires de votre revenu imposable, dans la limite d'un plafond annuel. Ce dispositif est particulièrement avantageux pour les contribuables fortement imposés. Bien que l'épargne soit normalement bloquée jusqu'à la retraite, la loi prévoit des cas de déblocage anticipé pour les "accidents de la vie", permettant d'accéder à votre capital en cas de coup dur médical.
Les bonnes pratiques pour optimiser votre PER :
- Mettre en place des versements réguliers pour lisser l'effort d'épargne ;
- Ajuster vos versements en fonction de votre taux marginal d'imposition ;
- Diversifier vos supports d'investissement selon votre horizon de retraite ;
- Vérifier les conditions de rachat anticipé pour situations exceptionnelles ;
- Réévaluer annuellement votre stratégie d'épargne en fonction de vos besoins.
Cette approche combinée vous permet d'optimiser votre situation fiscale tout en préservant la flexibilité nécessaire pour faire face aux imprévus de santé.
Ajuster sa stratégie santé et épargne à l'approche de la retraite
À mesure que l'âge de la retraite se profile, il devient essentiel d'optimiser vos placements pour maximiser vos revenus futurs tout en préservant votre capital.
Optimiser la fiscalité après huit ans d'un contrat vie
Après huit années de détention, votre contrat d'assurance vie bénéficie d'un cadre fiscal privilégié. Vous disposez d'un abattement annuel de 4 600 € sur les intérêts générés (9 200 € pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune). Cette disposition permet de récupérer une partie de votre épargne sans fiscalité, tant que les gains retirés restent sous ce seuil. Au-delà, les intérêts sont imposés à un taux préférentiel de 7,5 % (plus prélèvements sociaux), contre 12,8 % pour les contrats plus récents. Planifiez vos rachats annuels en respectant le montant de l'abattement pour limiter l'impact fiscal sur vos revenus complémentaires.
Transférer ou compléter avec un PER
Le Plan d'Épargne Retraite constitue une alternative intéressante à votre assurance vie, notamment pour sa fiscalité avantageuse à l'entrée. Les modalités de sortie du PER offrent plus de souplesse qu'auparavant, avec une possibilité de récupérer votre capital en rente viagère ou en capital. La gestion libre vous permet de maîtriser vos investissements avec un large choix de supports. Vous pouvez également envisager de conserver votre assurance vie pour sa liquidité et compléter avec un PER pour bénéficier de la déduction fiscale des versements. Cette complémentarité vous assure à la fois disponibilité immédiate et optimisation fiscale en vue de votre retraite.
Mobiliser ses contrats pour financer les soins à la retraite
Avec l'âge, les dépenses de santé augmentent alors que les revenus diminuent. Transformer son épargne en liquidités devient alors essentiel pour couvrir les frais médicaux.
Sortie en capital ou rachats programmés
Le rachat partiel d'une assurance-vie constitue une solution flexible pour financer vos soins médicaux. Cette option vous permet de disposer rapidement de liquidités tout en préservant le reste de votre placement long terme. Après huit ans, vous bénéficiez d'un abattement fiscal annuel sur les gains. Les rachats partiels programmés offrent quant à eux un complément de revenu régulier, idéal pour couvrir des frais médicaux récurrents. Pour le PER, la sortie en capital peut s'effectuer en une ou plusieurs fois, avec une fiscalité qui varie selon que vos versements aient été déduits ou non de vos revenus imposables.
Maintien un complément sous forme de rente
La transformation d'une partie de votre épargne en rente viagère assure un revenu stable sur le long terme. Pour le PER, les modalités de sortie en rente dépendent de la nature des versements effectués. Si vous avez opté pour la déductibilité fiscale à l'entrée, la rente sera imposée selon les règles applicables aux rentes viagères à titre gratuit. Sans déduction initiale, la fiscalité à la sortie sera allégée. Cette solution est particulièrement adaptée pour couvrir des frais médicaux chroniques ou de longue durée. Pour optimiser votre stratégie, il est judicieux de combiner capital et rente selon vos besoins spécifiques en matière de santé.
La préparation financière face aux frais médicaux ne s'improvise pas et nécessite une réflexion personnalisée selon votre situation. L'assurance vie et le PER constituent des outils complémentaires plutôt que concurrents dans cette démarche de prévoyance.