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AUTISME : Pourquoi la réponse cérébrale à la voix de la mère diffère

Actualité publiée il y a 5 années 1 semaine 5 jours
eLife
C’est un nouveau signe de détection possible : une réponse cérébrale différente, chez les enfants autistes, à la voix de leur mère.

C’est un nouveau signe de détection possible : une réponse cérébrale différente, chez les enfants autistes, à la voix de la mère. Ces travaux de la Stanford Medicine, publiés dans la revue eLife, suggèrent que les cerveaux des enfants atteints d'autisme ne sont pas câblés pour s'accorder facilement avec la voix de leur mère, mais aussi que le degré d'altération de la réponse cérébrale à la voix de leur mère est corrélé au déficit de communication sociale chez ces enfants.

 

L'autisme est un trouble du développement qui affecte 1 enfant sur 59. Ce trouble est caractérisé par des difficultés sociales et de communication, des intérêts limités et des comportements répétitifs. Ce trouble se développe avec des symptômes variables sur tout un spectre, certains enfants étant atteints plus sévèrement que d'autres.

 

 

La voix de maman est un indice social important pour la plupart des enfants. Les bébés reconnaissent et sont apaisés par la voix de leur mère, comme plus tard, les jeunes adolescents sont réconfortés par les paroles de réconfort de leurs mères. La réponse à la voix de la mère possède une signature d'activation cérébrale distincte chez les enfants exempts d’autisme. Mais cette étude de l’Université de Stanford montre une diminution significative chez les enfants autistes, de leur réponse cérébrale à la voix de la mère. « Il reste à déterminer en quoi cela contribue à leurs difficultés en matière de communication sociale », explique l’un des auteurs, Dan Abrams, professeur de psychiatrie et de sciences comportementales.

L’étude menée auprès de 42 enfants âgés de 7 à 12 ans dont la moitié était autiste et l'autre exempte d’autisme, a analysé par IRM les cerveaux des enfants alors qu’ils écoutaient 3 sons différents : la voix de leur mère, des voix de femmes inconnues et des sons environnementaux non vocaux. Les chercheurs ont comparé les schémas d'activation du cerveau et de connectivité entre les 2 groupes d'enfants et demandé aux enfants de déterminer si chaque bref enregistrement vocal (956 millisecondes) provenait de leur mère ou d'une femme inconnue.

  • Les enfants exempts d’autisme identifient correctement la voix de leur mère 97,5% du temps ;
  • les enfants atteints d’autisme, 87,8% du temps, une différence considérée comme statistiquement significative ;
  • la réponse du cerveau aux voix inconnues, comparée à la réponse aux sons de l'environnement, s’avère relativement similaire chez les enfants avec et sans autisme, bien que les enfants autistes présentent globalement moins d'activité dans une zone du cortex auditif ;
  • la réponse du cerveau à la voix de la mère des enfants sans autisme déclenche l’activité d’un plus grand nombre de plus de zones du cerveau ;
  • les schémas de connectivité cérébrale mesurés dans un réseau incluant des zones de traitement auditif, de récompense et de priorisation des informations entrantes distinguent également les enfants autistes des enfants non autistes.
  • Globalement, la diminution de la réponse est observée dans les zones de traitement du visage et les centres d'apprentissage et de mémoire, ainsi que dans les réseaux cérébraux qui traitent les récompenses et régulent la priorité donnée aux différents stimuli.

 

 

Ces observations suggèrent que les cerveaux des enfants autistes ne sont pas câblés pour s'accorder facilement avec la voix de leur mère, mais permettent aussi de mieux identifier les circuits cérébraux et les stimuli vocaux à rendre plus attrayants pour l’enfant autiste, explique l'auteur principal, le Dr Vinod Menon, professeur de psychiatrie et de sciences comportementales : l’étude apporte en effet un modèle pour cibler des circuits neuronaux spécifiques par les thérapies cognitives. Enfin, il existe une relation vraiment frappante entre la force de l'activité et la connectivité dans les zones de récompense et le niveau de communication sociale des enfants :

 

Prises ensemble, ces observations soutiennent la théorie de la motivation sociale de l'autisme, qui suggère que l'interaction sociale est intrinsèquement moins attrayante pour les enfants atteints. Elles suggèrent également que les réponses du cerveau à la voix de la mère sont un élément clé pour renforcer leur capacité de communication sociale.

« La voix de la mère est le signal primordial pour l’apprentissage de la communication sociale. C’est un signal d'apprentissage de précision que nous pouvons cibler », concuent les chercheurs.

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