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CANCER de l’INTESTIN : Boosté chez les jeunes, par l’alcool et par l’obésité

Actualité publiée il y a 3 mois 1 semaine 6 jours
Annals of Oncology
Obésité et alcool, 2 facteurs majeurs, somme toute évitables ou réductibles, et en cause dans de nombreuses autres maladies chroniques (Visuel Adobe Stock 242337985)

L'obésité et l'alcool contribuent à l'augmentation des taux de cancer de l'intestin chez les jeunes adultes, conclut cette large analyse menée à l’échelle européenne par une équipe de l’Université de Milan. Ces experts qui prédisent les taux de mortalité dus à tous les cancers dans l’UE et au Royaume-Uni pour 2024, alertent, dans les Annals of Oncology, sur des 2 facteurs majeurs, somme toute évitables ou réductibles, et en cause dans de nombreuses autres maladies chroniques.

 

D’autant que même si les taux de mortalité dus à ce type de cancer diminuent globalement dans toute l’Europe, le surpoids, l’obésité et l’excès d’alcool contribuent à l’augmentation des taux de mortalité par cancer de l’intestin chez les personnes âgées de 25 à 49 ans de l’UE et au Royaume-Uni. C'est la première fois qu'une augmentation des décès par cancer de l'intestin est prédite chez les jeunes adultes, et c’est le signal de l’apparition de nouveaux facteurs de mode de vie et de risque de ce type de cancer.

Des augmentations de près de 40 % de la mortalité liée au cancer de l’intestin chez les jeunes

L’étude, dirigée par le Dr Carlo La Vecchia, également professeur de statistiques médicales et d'épidémiologie à l'Université de Milan prédit notamment :

 

  • une augmentation plus élevée de la mortalité par cancer de l'intestin chez les jeunes au Royaume-Uni, soit près de 26 % chez les hommes et près de 39% chez les femmes en 2024 vs 2018 ;
  • des augmentations sont également prévues en Italie mais avec des hausses plus modérées, soit de 1,5% chez les hommes et de 2,6% chez les femmes, en Espagne et en Pologne (hausses respectives de 5,5% et 5,9 %, ainsi qu’en Allemagne (+7,2%).

 

Les principaux facteurs documentés comme contributifs à ces hausses de mortalité par cancer de l’intestin comprennent le surpoids, l'obésité et les comorbidités associées, dont l'hyperglycémie et le diabète. L’augmentation de la consommation excessive d’alcool, en particulier en Europe centrale et septentrionale et au Royaume-Uni, est également pointée du doigt. La sédentarité et la réduction de l’activité physique sont également des facteurs clé.

Des implications en santé publique :

  • La prévention : alors que le cancer de l’intestin à apparition précoce a tendance à être plus agressif, avec des taux de survie plus faibles, que lorsqu’il est diagnostiqué chez les personnes âgées, ces données de mortalité accrues chez les jeunes adultes devraient engager les politiques à développer des interventions de prévention sur ces groupes de population, favorisant une activité physique accrue et une réduction de la consommation d'alcool, avec d’ailleurs des bénéfices de prévention pour un très large spectre de maladies chroniques.
  • Le dépistage du cancer de l’intestin devrait être élargi aux plus jeunes, dès l’âge de 45 ans, écrivent les auteurs. Les programmes de dépistage varient à travers l'Europe, mais une augmentation de l'incidence du cancer de l'intestin chez les jeunes aux États-Unis a incité le groupe de travail américain sur les services de prévention à recommander d'abaisser l'âge de début du dépistage à 45 ans.

 

Et pour les autres cancers ? Dans les pays de l’UE-27, les chercheurs prévoient :

 

  • une baisse de 6,5 % du taux de mortalité standardisé par âge pour tous les cancers, soit de 132/100.000 en 2018 à 123/100.000 en 2024 pour les hommes, et de 82,5 à 79/100.000 chez les femmes ;
  • Cependant, en valeur absolue, et en raison du vieillissement des populations, le nombre « réel » de décès par cancer pourrait passer de 675.265 en 2018 à plus de 705.100 chez les hommes dans l'UE en 2024, et de 535.291 à plus de 565.700 chez les femmes ;
  • Globalement, grâce au progrès du dépistage et des traitements, les chercheurs estiment que plus de 6 millions de décès dus à tous les cancers ont été évités dans l’UE durant ces 36 dernières années.

 

A noter également, les données concernant le cancer du poumon : bien que ses taux de mortalité diminuent chez les hommes, il reste le cancer avec les taux les plus élevés chez les hommes et les hommes, c’est le contraire chez les femmes.

 

Enfin, cette large analyse met également à l’index le tabagisme qui reste responsable de 25 % de tous les décès par cancer chez les hommes et de 15 % chez les femmes dans l'UE. Il s’agit non seulement du principal facteur de risque de décès par cancer du poumon, mais également de plusieurs autres cancers, dont le cancer du pancréas. La maîtrise du tabagisme comme de la consommation excessive d’alcool en Europe reste donc une priorité dans la prévention des cancers en Europe.

 

Des disparités subsistent aussi dans ces résultats qui engagent à « combler les écarts entre les pays d’Europe en matière de diagnostic et de traitement du cancer. Les taux de mortalité continuent d’être plus élevés en Pologne et dans d’autres pays d’Europe centrale et orientale, et cela est dû à des programmes de dépistage inadéquats ainsi qu’au manque d’accès aux dernières thérapies ".

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