CANCER : DGLA, l’acide gras qui tue les cellules cancéreuses
Les lipides alimentaires ont un impact sur le développement cellulaire, l'homéostasie et la maladie, mais les liens entre les graisses alimentaires spécifiques et le destin cellulaire restent mal compris. Cette étude de l’Université de Washington démontre, dans la revue Developmental Cell, qu'un acide gras polyinsaturé omega-6, appelé dihomo-γ-linolénique (DGLA) peut tuer les cellules cancéreuses humaines. Au cœur de ce processus, la ferroptose, une forme de mort cellulaire qui constitue une piste thérapeutique prometteuse contre le cancer.
La ferroptose est une mort cellulaire non apoptotique et dépendante du fer, associée aux acides gras polyinsaturés oxydés. Les chercheurs montrent que l'ingestion de cet acide gras polyinsaturé (PUFA) nommé DGLA déclencher ce processus de ferroptose et la stérilité des cellules germinales chez le ver Caenorhabditis elegans. Le DGLA exogène s’avère également suffisant pour induire la ferroptose in vitro, sur des lignées de cellules cancéreuses humaines. Bref, cet acide gras DGLA peut induire la ferroptose in vivo et in vitro.
Une étape vers un nouveau traitement diététique du cancer ?
Le DGLA est un acide gras polyinsaturé présent en petites quantités dans le corps humain mais rare dans l'alimentation humaine. Comparé à d'autres acides gras, tels que ceux trouvés dans l'huile de poisson, DGLA reste relativement peu étudié.
Cette équipe de Washington travaille depuis de nombreuses années sur les graisses alimentaires, dont le DGLA à l’aide d’un modèle animal, le ver nématode Caenorhabditis elegans. C’est un modèle animal souvent utilisé dans la recherche moléculaire car il est transparent et permet aux scientifiques d'étudier facilement l'activité d’un composé au niveau cellulaire. De plus la plupart des résultats trouvés dans les cellules de C. elegans sont transférables aux cellules humaines.
DGLA, ferroptose in vivo et in vitro :
- Lorsque les chercheurs alimentent les vers avec le DGLA, l’acide gras élimine toutes les cellules germinales des vers ainsi que les cellules souches qui fabriquent ces cellules germinales. Cette élimination présente tous les signes du processus de ferroptose.
- Dans un second temps, les chercheurs montrent que le DGLA induit la ferroptose dans les cellules cancéreuses humaines. Ils découvrent également une interaction avec une autre classe d'acides gras, les étherlipides, qui montre un effet protecteur contre le DGLA. Une fois ces étherlipides supprimés, exposées au DGLA, les cellules cancéreuses meurent plus rapidement.
De nombreuses applications possibles : « Si l’on pouvait administrer DGLA précisément à une cellule cancéreuse, cela pourrait favoriser la ferroptose et entraîner sa mort », explique l’auteur principal, Jennifer Watts, professeur à la Washington State University : « le simple fait de savoir que cet acide gras favorise la ferroptose peut nous faire réfléchir à de nouvelles thérapies pour les maladies rénales et la neurodégénérescence où nous cherchons à prévenir ce type de mort cellulaire ». Les US National Institutes of Health (NIH) financent actuellement ces recherches pour mieux comprendre cette vulnérabilité cellulaire au DGLA.
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