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CANCER : La nouvelle immunothérapie qui fait flancher la tumeur

Actualité publiée il y a 2 années 2 mois 1 jour
Nature Biomedical Engineering
Une nouvelle plateforme technologique capable « d’offrir » des thérapies cellulaires hyperpuissantes et individualisées pour chaque patient (Visuel Adobe Stock 305239900)

Cette nouvelle approche de thérapie cellulaire, documentée par une équipe de chimistes, de pharmacologues et cancérologues de la Northwestern University, promet de réduire considérablement la taille des tumeurs. L’équipe a précisément développé une nouvelle plateforme technologique capable « d’offrir » des thérapies cellulaires hyperpuissantes et individualisées pour chaque patient. Un pas notable vers la médecine de précision, documenté dans la revue Nature Biomedical Engineering.

 

L’étude, préclinique, menée chez la souris apporte la preuve de concept de la thérapie cellulaire avec une réduction décrite comme « spectaculaire » des tumeurs par rapport aux effets constatés avec les approches traditionnelles.

Un nouveau type d’immunothérapie "hyperactive"

A l’aide d’un nouveau dispositif microfluidique, l'équipe a multiplié, trié et récolté des centaines de millions de cellules,

récupérant 400 % de plus de cellules immunitaires « mangeuses de tumeurs »

que par l’intermédiaire des approches actuelles.

 

Les avantages de l'immunothérapie ciblée : la plupart des traitements contre le cancer impliquent des produits chimiques toxiques et des substances étrangères, qui provoquent des effets secondaires nocifs et affaiblissent la réponse immunitaire du corps. L'utilisation de tissus autologues permet d’éliminer les effets secondaires et le risque de rejet, et de nombreuses thérapies contre les maladies en médecine régénérative et dans le traitement du cancer progressent sur ce principe. L’auteur principal, le Dr Shana O. Kelley, pionnière de « biotechnologie translationnelle » et professeur de chimie et de génie biomédical à la Northwestern University, rappelle qu’ainsi des patients atteints de mélanome avancé ont pu être traités et guéris avec leurs propres cellules immunitaires récoltées à partir de leurs propres tissus tumoraux.

 

Tout se joue dans la récolte des cellules immunitaires : les techniques actuelles de récolte ont des résultats variables selon les patients. Les cellules en question, les lymphocytes infiltrant la tumeur (tumor-infiltrating lymphocytes ou TILs), sont des cellules immunitaires naturelles qui envahissent le tissu tumoral.

 

  • Les thérapies cellulaires utilisées actuellement en clinique sont basées sur un mélange de cellules « épuisées » et « naïves ». Après avoir été extraites des tissus, les cellules sont cultivées en laboratoire. Ainsi, au moment où elles se sont multipliées et sont prêtes à être infusées dans le corps du patient, de nombreuses cellules sont épuisées et incapables de se battre.
  • La nouvelle thérapie qui utilise « le ciblage par affinité microfluidique des cellules infiltrantes » (microfluidic affinity targeting of infiltrating cells ou MATIC) permet d’identifier les cellules les plus actives grâce à un process de tri cellulaire. La technologie permet en fin de compte de sélectionner un groupe de TILs particulièrement actives. Multipliées et injectées chez la souris modèle de tumeur, ces cellules produisent des résultats spectaculaires : les tumeurs ont considérablement diminué ;
  • chez certaines souris les tumeurs ont même complètement disparu ;
  • au final, la thérapie permet une grande amélioration des taux de survie par rapport aux méthodes plus traditionnelles de récupération de TILs.

 

Ce process de sélection du phénotype cellulaire unique qui peut réellement combattre la tumeur apporte une plus grande puissance à la thérapie et permet un taux de réponse beaucoup plus élevé. Alors que la technologie présentée dans l’étude est décrite comme « reproductible et accessible », ces recherches vont permettre de rapprocher ce type de thérapie cellulaire des patients (recherche translationnelle), de passer rapidement en pratique clinique, et cela avec des coûts de recherche et de développement très réduits.

 

Enfin, la plateforme pourra trouver de nombreuses applications, dans l'analyse et la mesure de cellules rares du corps notamment.

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