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CONSTIPATION : La magnétofection fait ses premières preuves d'efficacité

Actualité publiée il y a 6 années 2 mois 6 jours
American Journal of Physiology Gastrointestinal and Liver Physiology
Il existe un énorme besoin de nouveaux traitements de la constipation, face à l’utilisation croissante des opioïdes et au vieillissement.

Définie comme une combinaison de microARN et de nanoparticules magnétiques, la magnétofection, se révèle une nouvelle voie thérapeutique pour soulager la constipation voire l’incontinence anale. Présentés dans l’American Journal of Physiology Gastrointestinal and Liver Physiology, ces travaux menés chez l’animal, maintiennent ici avec un aimant, les microARN combinés à des nanobilles métaliques au niveau du sphincter et parviennent à réguler son tonus musculaire.

 

La constipation est une condition médicale sous-estimée et débilitante dont la prévalence se trouve renforcée par l'épidémie d'opioïdes. Il existe un énorme besoin de nouveaux traitements pour les patients face à l’utilisation croissante des opioïdes et au vieillissement. La constipation est une condition qui reste tabou, tout comme l’incontinence anale. Ces 2 conditions bien que multifactorielles, sont associées aux problèmes de régulation d'un muscle lisse autour de l'ouverture anale, le sphincter anal interne, un muscle lisse non contrôlable par le cerveau. Cette nouvelle technique, la magnétofection, permet une intervention similaire à la thérapie génique directement « là où c'est nécessaire ». Ici, les chercheurs de l'Université Thomas Jefferson parviennent, à l’aide de cette technique, à augmenter ou diminuer le tonus musculaire du sphincter anal chez des modèles animaux.

 

Comment ça marche ? Des microbilles de métal et des aimants contribuent à fournir un produit biologique exactement au site cible où il est nécessaire. Ce produit biologique est constitué de copies modifiées de petits fragments d'ARN (microARN) qui régulent un gène cible, RhoA / ROCK, impliqué dans la régulation du tonus musculaire du sphincter. Mais plutôt que d'injecter les microARNs qui pourraient alors se propager dans les tissus pour affecter d'autres zones du corps, les chercheurs ont trouvé le moyen de conserver les microARNs localisés sur le muscle. Ils injectent d'abord les microARNs avec des nanobilles de métal, puis les maintiennent ensuite au niveau du sphincter avec un aimant. Cette approche innovante se montre efficace à maintenir les microARNs sur le site du sphincter.

 

Parce que les sphincters empêchent aussi les aliments de remonter dans l'œsophage, l’approche pourrait également contribuer à prévenir ou réduire le reflux acide (RGO). « Il reste » à démontrer si ces résultats sont reproductibles chez les humains, sans effets secondaires, et à préciser comment en pratique clinique.