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CONTRACEPTION : Les nouveaux contraceptifs hormonaux comportent-ils toujours un risque de cancer du sein ?

Actualité publiée il y a 6 années 4 mois 2 semaines
NEJM

Les nouveaux contraceptifs hormonaux, de type stérilet ou injection, en particulier ceux à base de progestatif de synthèse, peuvent présenter un risque de cancer du sein, faible mais significatif. Si l’association entre les contraceptifs oraux de premières générations à base d’œstrogène et le cancer du sein est reconnue depuis longtemps, ces nouvelles formes de contraception comportent un risque similaire, souligne cette étude menée sur près de 2 millions de femmes et publiée dans le New England Journal of Medicine.

 

Les chercheurs de l'Université de Copenhague et d'Aberdeen ont en effet analysé les données de femmes âgées de 15 à 49 ans pour évaluer lien entre l'utilisation de contraceptifs hormonaux et le cancer du sein. Leur analyse révèle que les femmes qui utilisent actuellement ou ont utilisé récemment des contraceptifs hormonaux présentent un risque accru de 20% de développer un cancer du sein vs les femmes qui n’utilisent pas de contraception hormonale. Heureusement, ce risque diminue progressivement après l’arrêt de la contraception. Des résultats qui doivent être pris en compte par les Autorités sanitaires, compte-tenu de la large utilisation de ces contraceptifs, même si la hausse d’incidence du cancer est estimée comme faible, soit un peu plus d’1‰ par année d’utilisation.

 

Au total, 1.797.932 femmes danoises ont été incluses dans l'étude, ont été exclues de la cohorte les femmes atteintes de cancer, de thrombose veineuse profonde et celles qui avaient reçu un traitement contre l'infertilité. Ces participantes ont été suivies jusqu’à l'âge de 50 ans ou jusqu'au premier diagnostic de cancer du sein ou jusqu’au décès, et sur une moyenne de 11 ans environ. Les chercheurs ont utilisé les données de contraception issues du Registre national des produits médicaux et les données d’incidence de cancer issues du registre du cancer danois. Les chercheurs ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles dont, l’IMC, le tabagisme, l’âge et le niveau d’éducation, l’histoire des grossesses, les antécédents de syndrome des ovaires polykystiques et familiaux de cancer du sein et de l'ovaire.

  • Sur le 1,8 million de femmes suivies, 11.517 cas de cancer du sein ont été recensés soit une incidence <1% ;
  • Vs l’absence d’utilisation de contraception hormonale, les utilisatrices présentent un risque accru e 20% de cancer du sein ;
  • L’utilisation de la contraception hormonale sur moins d'un an réduit cette augmentation du risque à 10% ;
  • l'utilisation de la contraception hormonale pendant plus de 10 ans accroît de 40% le risque ;
  • les utilisatrices de stérilet à progestatif seul présentent un risque de cancer accru de 21% vs les non-utilisatrices de contraceptifs hormonaux ;
  • le risque absolu de diagnostic du cancer du sein chez les utilisatrices actuelles et récentes de tout contraceptif hormonal est estimé à 13 cas par 100.000 années-personnes ; ce qui représente un cas de cancer du sein supplémentaire pour 7.690 femmes utilisant la contraception hormonale pendant un an.
  • L’augmentation du risque associée à la contraception hormonale diminue rapidement après l'arrêt de la contraception.

 

 

Ainsi, le risque de cancer du sein reste plus élevé chez les femmes qui utilisent actuellement ou ont récemment utilisé un contraceptif hormonal, dont de dernière génération, vs les femmes qui n'ont jamais utilisé de contraceptifs hormonaux. Et ce risque, qui reste faible, augmente néanmoins avec la durée d'utilisation.

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