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COVID-19 : 1 personne âgée sur 3 développe une complication après la récupération

Actualité publiée il y a 2 années 2 mois 1 semaine
BMJ
Cette étude épidémiologique révèle la fréquence élevée des complications qui suivent l’infection COVID-19, chez les personnes plus âgées (Visuel Adobe Stock 362235750)

Cette étude épidémiologique révèle la fréquence élevée des complications qui suivent l’infection COVID-19, chez les personnes plus âgées. Publiés dans le British Medical Journal (BMJ), ces résultats peuvent aider à anticiper l'ampleur des futures complications de santé et à améliorer la planification de l'utilisation des ressources en soins de santé.

 

32 % précisément des personnes âgées infectées par le COVID-19 en 2020 ont développé au moins une nouvelle affection nécessitant des soins médicaux dans les mois suivant l'infection initiale. C’est 11% de plus que chez les personnes âgées n’ayant pas développé la maladie COVID. Ces complications impliquent la plupart des organes et systèmes du corps dont notamment le cœur, les reins, les poumons et le foie, ainsi que la santé mentale. Cette étude est l’une des rares à avoir regardé la fréquence et la gravité des nouvelles conditions ou séquelles déclenchées ou directement corrélées au COVID-19 chez les personnes âgées de 65 ans et plus.

Un patient COVID âgé sur 3  est concerné

L’analyse des dossiers des régimes d'assurance maladie a permis aux chercheurs américains et irlandais (Optum Labs, Minnetonka et Harvard T H Chan School of Public Health, Boston, Optum Global Advantage, Dublin), d’identifier 133.366 personnes âgées de 65 ans ou plus en 2020 ayant été diagnostiquées avec COVID-19 (avant avril 2020). Ces participants ont été s à 3 groupes contrôles, non COVID de 2020, non COVID de 2019 et groupe diagnostiqué avec une autre maladie virale des voies respiratoires inférieures. Les chercheurs ont ensuite enregistré toutes les maladies persistantes ou nouvelles (c’est-à-dire ayant commencé 21 jours après un diagnostic de COVID -19 ou période post-aiguë. Les chercheurs ont enfin calculé le risque excédentaire de conditions déclenchées par COVID-19 sur plusieurs mois en fonction de l'âge, de l’origine ethnique, du sexe et de l’hospitalisation pour COVID. L’analyse révèle que :

 

  • parmi les participants diagnostiqués COVID-19 en 2020, 32 % ont consulté un médecin dans la période post-aiguë pour une ou plusieurs affections nouvelles ou persistantes ;
  • cette incidence est de 11 % supérieure au groupe de contrôle sans COVID de 2020 ;
  • toujours vs groupe de contrôle sans COVID de 2020, les participants COVID-19 présentent ce risque accru pour toute une gamme de conditions, notamment :

 

  • l'insuffisance respiratoire (7,55 supplémentaires pour 100 personnes),
  • la fatigue intense (5,66 supplémentaires pour 100 personnes),
  • l'hypertension artérielle (4,43 supplémentaires pour 100 personnes),
  • des problèmes de santé mentale (2,5 de plus pour 100 personnes) ;
  • des résultats similaires sont trouvés après comparaison vs groupe contrôle de 2019.
  • par rapport au groupe ayant développé une autre maladie virale des voies respiratoires inférieures, les participants COVID-19 ont présenté un risque accru « seulement » pour l'insuffisance respiratoire, la démence et la fatigue (différences de risque de 2,39, 0,71 et 0,18 pour 100 personnes diagnostiquées avec COVID-19, respectivement) ;
  • enfin, les participants hospitalisés avec COVID-19 encourent un risque nettement accru pour la plupart des conditions, mais pas toutes. Le risque de développer plusieurs comorbidités post-COVID s’avère particulièrement accru chez les hommes et chez les personnes âgées de 75 ans et plus.

 

Si cette étude observationnelle n’établit pas de relation de cause à effet, et si le lien entre les nouvelles conditions et la maladie COVID-19 n’est « que » temporel, ces données apparaissent néanmoins en ligne avec la hausse brutale et continue de prévalence des séquelles après l'infection COVID aiguë. Une prévalence qui devrait poursuivre sa progression, concluent les chercheurs.

 

« Nos données mettent davantage en évidence le large éventail de séquelles sévères possibles après une infection aiguë par le virus SARS-CoV-2. Prendre la mesure de l'ampleur du risque de complications cliniques pourra permettre d’améliorer la prise en charge de ces personnes qui développent des complications après la récupération de l’infection ».