COVID-19 : 20% des patients ont reporté des soins durant la pandémie
Cette équipe néerlandaise a regardé, et pour la première fois toutes spécialités confondues, l'ampleur de l'évitement, du renoncement ou du report de soins de santé pendant la pandémie COVID-19. L’étude représentative en population générale (Pays-Bas) des personnes âgées de 40 ans et plus, révèle, dans la revue PLoS Medicine que près d’une personne sur 5 a renoncé à des soins durant la pandémie, y compris en cas de symptômes pouvant être alarmants.
Les chercheurs Centre médical universitaire Erasmus de Rotterdam révèlent à que point, pendant la pandémie de COVID-19, les consultations dans les services soins primaires comme spécialisés ont diminué par rapport aux niveaux d'avant la pandémie. On ignorait, jusqu’à ce bilan, dans quelle mesure le report de soins en raison de la pandémie pouvait avoir contribué à cette baisse. Cette étude de cohorte menée auprès de 8.732 participants centrée sur les maladies chroniques du milieu à la fin de la vie, couvrant plusieurs sujets liés au COVID-19, y compris l'évitement des soins de santé, apporte de premières réponses.
« Le besoin urgent d'une éducation publique ciblée »
- 73% des participants ont répondu entre avril et juillet 2020 ;
- au total 5.656 participants ont achevé l’étude ;
- 20,2 % ont déclaré avoir évité des soins de santé pendant la pandémie ;
- Parmi ces personnes ayant renoncé à des soins, 36,3 % présentaient pourtant des symptômes qui auraient nécessité des soins médicaux urgents, notamment :
- une faiblesse dans les membres : 13,6 %
- des palpitations : 10,8 %
- des douleurs thoraciques : 10,2 % ;
- aucune donnée n'était disponible sur la gravité des symptômes ;
Les groupes les plus susceptibles d'avoir évité ou reporté des soins de santé comprennent les femmes (probabilité accrue de 58 % de report de soins), les personnes dont l’état de santé était déjà très mauvais, les personnes souffrant de dépression (+13 %) et d'anxiété (+16 %), ayant un niveau d’études inférieur, un âge avancé, étant au chômage et les fumeurs.
Ainsi, l’étude confirme que le report de soins s’est principalement aggravé chez les personnes qui, en temps normal, en ont le plus besoin, comme les personnes âgées, celles dont la santé est perçue comme fragile et celles qui présentent des symptômes de mauvaise santé mentale.
Ces résultats appellent à des campagnes d’information nationales incitant les personnes les plus enclines au report de soins à contacter leur médecin ou à se rendre en centre de soins primaires.
« Une personne sur 5 a renoncé à des soins durant la pandémie, en dépit de symptômes souvent alarmants. Encore une fois, les personnes les plus vulnérables sont principalement touchées, ce qui confirme le besoin urgent d'une éducation publique ciblée. »