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COVID-19 : 3 grands phénotypes de patients, 3 types de résultats cliniques

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 4 semaines
PLoS ONE
Cette première classification pourra donner lieu à un cadre de prise en charge en pratique clinique (Visuel Adobe Stock 327572988)

Cette équipe de l'Université du Minnesota identifie 3 phénotypes cliniques de COVID-19, correspondant à des populations de patients présentant différentes comorbidités, différentes complications et différents résultats cliniques. Ces 3 phénotypes décrits dans la revue PLOS ONE illustrent tout le spectre des manifestations, de l’évolution et des complications de la maladie.  Cette première classification pourra donner lieu à un cadre de prise en charge en pratique clinique.

 

Car les phénotypes I, II et III associés à des caractéristiques distinctes aboutissent à des résultats cliniques défavorables, normaux et favorables. Ces phénotypes permettent de mieux cerner les principales typologies de patients et de formes de la maladie alors que l’épidémie COVID-19 a infecté plus de 130 millions de personnes dans le monde. Le tableau clinique est très variable à l’admission ou lors de la présentation du patient aux Urgences, ce qui suggère qu'il existe un large spectre de phénotypes cliniques qui peuvent répondre très différemment aux traitements actuels.

Prévalence des résultats cliniques pour les 3 phénotypes cliniques (ICU = unité de soins intensifs; Vent = ventilation mécanique ; ECMO : extracorporeal membrane oxygenation) Lusczek et al, 2021, PLOS ONE (CC-BY 4.0, https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/)

Plus de 80% des patients qui se présentent à l’hôpital ont un risque de décès 2 à 7 fois plus élevé

Cette analyse des données des dossiers de santé électroniques de 7.538 patients testés PCR positifs dans 14 hôpitaux et dans 60 cliniques de soins primaires du Minnesota, dont 1.022 participants hospitalisés, permet d’établir une première typologie des principaux phénotypes de la maladie. Les données comportaient pour chaque patient les comorbidités, les traitements en cours, les résultats d’analyses de laboratoire, l’historique des consultations, les informations sur les admissions à l'hôpital et les données sociaux démographiques.

  1. 23% des participants (236 patients) ont présenté un «phénotype I» ou «phénotype indésirable», un phénotype associé aux pires résultats cliniques : ces patients présentaient le niveau le plus élevé de comorbidités hématologiques, rénales et cardiaques. Ils étaient plus susceptibles d’appartenir à des minorités non anglophones ;
  2. 60% des participants (613 patients) ont présenté un «phénotype II».
  3. 16,9% des participants (173 patients) ont présenté le «phénotype III» ou le «phénotype favorable», associé aux meilleurs résultats cliniques ; curieusement, bien que présentant les taux de complications et de mortalité les plus faibles, ces patients de ce groupe avaient le taux le plus élevé de comorbidités respiratoires ainsi qu'un risque de réadmission à l'hôpital 10% plus élevé que les autres phénotypes.

 

Dans l'ensemble, les phénotypes I et II, qui représentent ici plus de 80% des patients qui se sont présentés à l’hôpital, sont respectivement associés à des augmentations de plus de 7 fois et de 2,5 fois du risque de décès par rapport au phénotype III. Cela suggère que la grande majorité des patients qui se présentent à l'hôpital présentent des symptômes sévères et réellement préoccupants.

 

Rechercher le phénotype du patient et apporter les soins médicaux spécifiques au phénotype pourraient améliorer les résultats, et les auteurs travaillent actuellement à préciser comment traduire ces typologies en pratique clinique.

 

L’hétérogénéité des symptômes et complications de la maladie est clairement établie : « Les patients ne souffrent pas de COVID-19 de manière uniforme. En identifiant les groupes affectés de la même manière, nous améliorons non seulement notre compréhension du processus de la maladie, mais cela nous permettra de cibler précisément notre prise en charge clinique ».