COVID-19 : Anosmie, dysgueusie durent parfois plusieurs mois
Cette étude, menée à Université d'État de l'Ohio, révèle la prévalence alarmante des différentes formes de perte sensorielle, soit objectivement détectée dans près de 100% des infections COVID-19 actives, soit plus de 2 fois que selon les déclarations des patients. Perte d’odorat (ou anosmie) ou perte de goût (dysgueusie), ces nouvelles données exposées dans la revue Med font état d’une prolongation de ces symptômes parfois durant plusieurs mois.
L’étude, menée alors que la variante Delta était dominante, révèle ainsi que la perte d'odorat et de goût associée à une infection COVID-19 (par ailleurs) symptomatique, étaient des symptômes bien plus répandus qu’on ne l’a jusque-là estimé, et non évitables par la vaccination.
La vaccination ne prévient pas les symptômes sensoriels associés au COVID
L’étude, pilote, a suivi 123 participants témoins jamais infectés et 65 personnes qui avaient développé des infections COVID-19 antérieures ou actives. Des évaluations médicales objectives, utilisant les protocoles de dépistage des National Institutes of Health (NIH), ajustées en fonction de l'âge, révèlent que :
- 100 % de ces participants présentent une diminution de l’odorat, du goût, ou des 2 sens ;
- 54,5 % sont conscients et déclarent par eux-mêmes ce problème de détection des odeurs ;
- la plupart des participants éprouvent toujours (objectivement) ces symptômes des mois plus tard, parfois sans en être totalement conscients.
Les auteurs souhaitent adresser à leurs collègues « un avertissement précoce » : « Nous devons continuer à examiner de plus près l'impact de l'infection au COVID sur l'odorat et le goût », commente l’auteur principal, le Dr Kai Zhao, professeur agrégé d'oto-rhino-laryngologie à l’Ohio State's College of Medicine.
Même lorsque le COVID ne provoque pas de décès ou d'hospitalisation, il peut avoir des effets durables sur nos fonctions sensorielles.
« De nombreux patients qui ont eu le COVID dans le passé, probablement avec d’autres variantes du virus, ont subi une perte d'odeur, au moins à un certain degré, et même si elles n’en n’étaient pas vraiment conscientes. Nombreux sont les patients qui n’ont toujours pas retrouvé la fonction du goût ou de l'odorat 6 mois après l’infection ».
En plus d'affecter la qualité de vie, la perte de l'odorat et du goût a des ramifications sur la santé, notamment des effets négatifs sur l'apport nutritionnel et une capacité réduite à détecter un danger, comme des aliments avariés.