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COVID-19 : Comment il coupe l’odorat

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 3 semaines
Science Translational Medicine
Quels sont les mécanismes qui mènent à l'anosmie ou perte d'odorat parmi les symptômes les plus fréquemment rapportés du COVID-19 (Visuel Adobe Stock 257463391)

Au fil des recherches, les scientifiques avancent dans la compréhension des modes d’action du virus et de l’étiologie des symptômes et des complications. Cette équipe française de l’Institut Pasteur et d’autres instituts de recherche décrypte ici, dans la revue Science Translational Medicine, les mécanismes qui mènent à l'anosmie à court et long terme, une perte d'odorat, parmi les symptômes les plus précoces et les plus fréquemment rapportés du COVID-19.

Les neurones olfactifs, une porte d'entrée vers le cerveau ?

L’étude menée auprès de patients infectés par le SRAS-CoV-2 puis validée par des analyses chez l’animal, révèle ainsi les différentes étapes qui mènent à la perte d’odorat :

 

  • Le virus s’attaque aux neurones sensoriels olfactifs :
  • L’infection détruit les cils portés par les neurones sensoriels qui permettent la réception des molécules odorantes par les neurones sensoriels ;
  • le virus infecte les neurones sensoriels ;
  • l’apoptose des neurones désorganise et induit le dysfonctionnement de l’épithélium olfactif ;
  • le virus envahit le bulbe olfactif ;
  • une neuroinflammation se développe dans plusieurs zones du cerveau.

 

« Nous constatons que les neurones sensoriels sont infectés par le SARS-CoV-2, mais aussi le nerf olfactif et les centres nerveux olfactifs dans le cerveau », commente Pierre-Marie Lledo, chercheur au CNRS, co-auteur de l’étude.

 

Du bulbe olfactif, le virus se propage à d’autres structures nerveuses où il induit une importante réponse inflammatoire. Ainsi, l’infection des neurones olfactifs pourrait être un mode d’entrée vers le cerveau avec pour conséquences les différentes manifestations cliniques, psychologiques et neurologiques déjà documentées.

 

La perte de l’odorat peut persister plusieurs mois chez certains patients : les chercheurs attribuent la persistance de ce symptôme à la persistance du virus et de l’inflammation dans la muqueuse olfactive.