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COVID-19 : De faibles niveaux de testostérone dans les formes graves

Actualité publiée il y a 1 année 7 mois 3 semaines
JAMA Network Open
Œstrogène, mélatonine, certaines hormones semblent jouer un rôle les résultats des infections, et notamment de l’infection COVID (Visuel Adobe Stock 121379406)

Œstrogène, mélatonine, certaines hormones semblent jouer un rôle les résultats des infections, et notamment de l’infection COVID. Cette nouvelle étude révèle celui de la testostérone chez les hommes, un faible taux pouvant augmenter le risque d'hospitalisation. Ces conclusions de l’Université de Washington, présentées dans le JAMA Network Open suggèrent ainsi que stimuler la testostérone chez les hommes ayant de faibles niveaux pourrait réduire l’incidence des formes plus sévères de la maladie.

 

Les hommes ayant un faible taux de testostérone encourent plus généralement d’autres risques : ils peuvent éprouver des troubles sexuels, une humeur dépressive, de l'irritabilité, des difficultés de concentration et de mémoire, de la fatigue, une perte de force musculaire et un sentiment de bien-être général réduit. Lorsque la qualité de vie d'un homme est clairement diminuée. C’est pourquoi ces patients sont généralement traités avec une thérapie hormonale de substitution (THS)-ou de remplacement de la testostérone. Lorsque les symptômes sont légers, cependant, les médecins peuvent hésiter à traiter.

 

L'étude a examiné les données de 723 hommes testés positifs pour COVID-19, principalement en 2020 avant que les vaccins ne soient disponibles. L’analyse conclut que :

 

  • un faible taux de testostérone est un facteur de risque indépendant d'hospitalisation pour COVID-19, au même niveau que le diabète, les maladies cardiaques et pulmonaires chroniques préexistantes ;
  • les hommes à faible taux de testostérone atteints de COVID-19 ont un risque 2,4 fois plus élevé de nécessiter une hospitalisation que les hommes dont les taux d'hormones se situaient dans la plage normale ;
  • les hommes ayant reçu un diagnostic de faible taux de testostérone mais ayant été traités avec succès par hormonothérapie substitutive (THS) n’ont pas plus de risque d’hospitalisation que les hommes dont les niveaux de testostérone ont toujours été normaux ;
  • le faible taux de testostérone s’avère un facteur de risque indépendant des autres facteurs de risque examinés dont l'âge, l'obésité ou d'autres comorbidités.

 

A partir de quel niveau ? Un faible taux de testostérone s’avère être un facteur de risque d'hospitalisation pour COVID, et le rétablissement d’un taux de testostérone normal contribue à annuler ce risque. Le risque « décolle » en dessous d'un niveau de 200 nanogrammes par décilitre, la plage normale étant de 300 à 1.000 nanogrammes par décilitre.

 

Prises ensemble, ces données suggèrent que le traitement des hommes à trop faible taux de testostérone pourrait les protéger contre les formes graves et réduire le fardeau des hôpitaux pendant les pics de COVID-19.

« Car il est très probable que le COVID soit là pour rester »,

commente l’un des principaux auteurs, le Dr Abhinav Diwan, professeur de médecine, de biologie cellulaire et de physiologie, d'obstétrique et de gynécologie à l'Université de Washington : « Les hospitalisations avec COVID-19 continueront d'être un problème car le virus développe de nouvelles variantes qui échappent à l'immunité basée sur la vaccination. Un faible taux de testostérone est très courant :

jusqu'à un tiers des hommes de plus de 30 ans sont dans ce cas.

Notre étude attire l'attention sur ce nouveau facteur de risque et sur la nécessité de le cibler pour réduire les hospitalisations ».

 

La thérapie à la testostérone pose question : la thérapie peut en effet induire un risque accru de cancer de la prostate et de maladie cardiaque. Le cancer de la prostate est fréquent chez les hommes âgés et il est souvent provoqué par la testostérone. Stimuler la testostérone pourrait éventuellement accélérer la croissance de ces cancers. Pour les maladies cardiaques, les preuves de risque sont plus mitigées. Un vaste essai clinique sur la relation entre la santé cardiaque et la supplémentation en testostérone est en cours.

 

Enfin, l'étude, observationnelle, ne fait donc que constater une association, et ne démontre pas la relation de cause à effet entre des niveaux trop faibles de testostérone et le risque accru de forme sévère de COVID chez les hommes. Cependant, a minima, ses résultats engagent, notamment en cas d’hospitalisation ou de visite aux urgences pour COVID-19, à tester ces niveaux de testostérone.

 

Un essai clinique serait nécessaire pour démontrer de manière concluante la relation de cause à effet et l’efficacité de la THS, en cas de faible niveaux de testostérone et face au COVID-19.