COVID-19 : Découverte d’un anticorps neutralisant SARS-CoV-2
« Il s'agit d'une recherche révolutionnaire », explique le Dr Jingsong Wang, fondateur et président de la biotech Harbour Biomed (Cambridge). Les chercheurs de l'Université d'Utrecht, du Centre médical Erasmus en collaboration avec la biotech, rapportent la découverte d’un anticorps monoclonal entièrement humain qui empêche, ici in vitro, le virus SRAS-CoV-2 (COVID-19) d'infecter les cellules. Des travaux présentés dans la revue Nature Communications, qui ouvrent, bien évidemment un grand espoir dans le développement d’un vaccin contre la maladie.
De nombreuses recherches seront encore nécessaires pour évaluer si cet anticorps peut protéger ou réduire la sévérité de la maladie chez l'Homme. Mais développement de l'anticorps est déjà en cours avec l’aide de partenaires et les scientifiques espèrent qu’il permettra de répondre à l’urgence de Santé publique.
Cet anticorps neutralisant a le potentiel de modifier le cours de l'infection chez l'hôte infecté
L’étude décrit une première étape vers le développement de cet anticorps qui pourra permettre soit de prévenir, soit de traiter la maladie COVID-19. La recherche reprend des travaux de la même équipe, débutés sur le coronavirus SRAS-CoV de 2003. L’auteur principal, le Dr Berend-Jan Bosch, directeur de recherche à l'Université d'Utrecht explique qu’en utilisant leur base d'anticorps anti-SRAS-CoV, les chercheurs sont parvenus à en identifier un qui neutralise également l'infection à SARS-CoV-2 dans des cellules en culture. Cet anticorps neutralisant a le potentiel de modifier le cours de l'infection chez l'hôte infecté, d’accélérer l'élimination du virus (traitement) mais aussi de protéger une personne non infectée exposée au virus (vaccin).
Quel processus ? L'anticorps se lie à un domaine conservé à la fois dans le SRAS-CoV et le SARS-CoV-2- ce qui explique sa capacité à neutraliser les 2 coronavirus. Une capacité de neutralisation croisée très intéressante qui suggère un potentiel d'atténuation pour plusieurs maladies causées par les coronavirus apparentés émergents. Il va s’agir maintenant pour les scientifiques de caractériser cet anticorps et de commencer son développement pharmacologique. Mais l'anticorps utilisé dans ce travail est « humain », ce qui va simplifier son développement et réduire le risque d'effets secondaires liés au système immunitaire. Car, en principe, les anticorps thérapeutiques conventionnels sont d'abord développés chez d'autres espèces, puis doivent subir une transformation supplémentaire pour être «humanisés».
La recherche est qualifiée de révolutionnaire utilisant une technologie originale, « Harbour Mice® » basée sur des souris transgéniques.