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COVID-19 : Des extraits de plantes qui bloquent le SARS-CoV-2

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 1 semaine
Scientific Reports
Des extraits de 2 plantes sauvages constituent de bons inhibiteurs du virus du COVID (Visuel Adobe Stock 337278566)

Des extraits de 2 plantes sauvages constituent de bons inhibiteurs du virus du COVID, révèle cette recherche de pharmacologues de l’Université Emory (Atlanta). Ce premier criblage majeur d'extraits botaniques avec pour objectif trouver des composés naturels efficaces contre le virus SARS-CoV-2, suggère ainsi de tester davantage l’innocuité et l’efficacité de ces 2 composés, à long terme en tant que médicaments contre le COVID-19.

 

Après criblage, des tests en laboratoire viennent ainsi de confirmer la capacité d’extraits des fleurs de Solidago altissima et des rhizomes de la fougère Pteridium aquilinum à empêcher le virus SRAS-CoV-2 de pénétrer dans les cellules humaines. Alors que cependant, ces composés actifs très prometteurs ne sont présents qu'en concentration infime dans les plantes, il sera nécessaire de les intensifier, tout en évitant les effets indésirables possibles, pour en faire des médicaments. Les chercheurs soulignent ainsi que la fougère Pteridium aquilinum est connue pour être toxique.

Identifier, isoler et intensifier les molécules des extraits de plantes actifs contre le virus

L’auteur principal, le Dr Cassandra Quave, professeur agrégé à l'Emory School of Medicine, est ethnobotaniste et étudie comment les peuples traditionnels ont utilisé les plantes à des fins médicales, afin d’identifier de nouveaux candidats prometteurs pour les médicaments modernes. Lors de précédentes recherches visant à identifier des molécules contre les infections bactériennes résistantes aux médicaments, la même équipe s’était déjà intéressée aux plantes que les peuples traditionnels utilisaient pour traiter l'inflammation cutanée. L’auteur précise ainsi les prochaines étapes : « une fois que nous aurons isolé les ingrédients actifs, nous prévoyons de tester davantage leur innocuité et leur efficacité thérapeutique contre le COVID-19 ».

 

  • Étant donné que le COVID-19 est une maladie relativement nouvelle, les chercheurs ont adopté une approche plus large. Ils ont conçu une plateforme permettant de tester rapidement plus de 1.800 extraits et 18 composés de leur bibliothèque de composés pour leur activité contre le SARS-CoV-2. La méthode de criblage va permettre dans le futur de rechercher d'autres composés dans les plantes et les champignons qui pourraient conduire à de nouveaux médicaments permettant de lutter contre d’autres agents pathogènes.

 

Quel processus d’action ? Le SRAS-CoV-2 est un virus à ARN avec une protéine de pointe qui peut se lier à une protéine appelée ACE2 sur les cellules hôtes. La protéine de pointe virale utilise la protéine ACE2 telle une clé permettant au virus de se fixer et de pénétrer dans la cellule hôte pour l'infecter.

 

  • Des expériences menées ici avec des particules de type SRAS-CoV-2 et des cellules programmées pour surexprimer l'ACE2 à leur surface confirment que lorsque l’extrait de plante est ajouté aux cellules avant de les exposer aux particules virales, il empêche l'entrée du virus. Cependant, le mécanisme exact qui permet aux 2 extraits de plantes de bloquer la liaison aux protéines ACE2 reste à préciser.
  • D’autres expériences démontrent que cette capacité de protection des extraits de plantes fonctionne sur 4 variantes du SARS-CoV-2 : Alpha, thêta, delta et gamma.
  • Enfin, en laboratoire à très haut niveau de biosécurité, les 2 extraits de plantes ont été testés directement sur le virus infectieux SARS-CoV-2 au lieu de particules virales. Les tests confirment la capacité des 2 extraits de plantes à inhiber la capacité du SRAS-CoV-2 à se lier à une cellule vivante et à l'infecter.

 

Ces travaux montrent que les bibliothèques de composés naturels rescellent très probablement de nombreuses molécules prometteuses, plus largement, contre les maladies infectieuses.

 

« C'est génial d'aller dans la nature pour identifier et récolter des plantes », concluent ces experts passionnés. « Lorsque vous prélevez vous-même un spécimen, que vous le faites sécher, que vous conservez les échantillons, vous avez une certaine satisfaction de l’analyser pour identifier tout son potentiel médicinal ».

 

Quelques-uns des médicaments les plus célèbres dérivés de plantes médicinales comprennent l'aspirine (du saule), la pénicilline (des champignons) et le traitement anticancéreux Taxol (de l'if).

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