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COVID-19 : Dommage collatéral sur la prise en charge des cancers du sein

Actualité publiée il y a 2 années 9 mois 1 semaine
Journal of the National Cancer Institute
La crise sanitaire COVID-19 a entraîné une augmentation des décès par cancer du sein, sans aucun doute, juste la pointe de l’iceberg (Visuel Adobe Stock 221990325)

C’est un premier et petit morceau du puzzle des multiples conséquences de la crise sanitaire COVID-19. Les chercheurs de plusieurs universités américaines dont l’Université de Wisconsin-Madison se concentrent ici sur ses effets collatéraux sur la prise en charge du cancer du sein et évaluent déjà, dans le Journal of the National Cancer Institute, une augmentation des décès par cancer du sein, sans aucun doute, juste la pointe de l’iceberg. Des données américaines, mais qui traduisent une tendance très certainement généralisable à de nombreux pays.

 

C’est l’une des conséquences des perturbations des soins de santé associées à la pandémie de COVID : ainsi, dès mars 2020, les mesures de santé publique ont entraîné l’annulation d’une grande partie des procédures électives, que ce soit diagnostiques (mammographie) ou chirurgicales (résection). Ainsi, les mammographies ont été globalement réduites de 80 %. Les patientes déjà diagnostiquées d'un cancer du sein ont également accusé des retards de traitement et des réductions des cycles de chimiothérapie déjà prévus.

Source : Journal of the National Cancer Institute

 

Ici, les chercheurs utilisent 3 modèles de simulation du cancer du sein développés indépendamment du National Cancer Institute pour prédire, sur la base de données portant sur une durée de 6 mois, l'effet ces interruptions de prise en charge liées au COVID-19 sur la mortalité par cancer du sein en raison de perturbations de la prestation des soins de santé. Les 3 modèles prédisent (voir visuel coubes):

 

  • une augmentation du nombre cumulé de décès par cancer du sein en raison de l'impact de la pandémie sur le dépistage, le diagnostic et les traitements de chimiothérapie ;
  • ce nombre de décès supplémentaires pourrait atteindre 2.487 d'ici 2030, soit,
  • 950 décès supplémentaires liés à un dépistage réduit ;
  • 1.314 à un diagnostic tardif des cas symptomatiques ;
  • 151 en raison d'une utilisation réduite de la chimiothérapie chez les femmes atteintes d'un cancer à stade précoce ;
  • cela correspond selon les estimations actuelles à

une augmentation minimum de 0,52 % des décès par cancer du sein entre 2020 et 2030.

Oguzhan Alagoz, auteur principal de l'étude et chercheur au Department of Industrial and Systems Engineering de l’Université de Wisconsin-Madiso,n rend hommage aux adaptations rapides des établissements de santé pour concevoir des stratégies de reprise des services de dépistage, de diagnostic et de traitement du cancer du sein, ce qui a déjà permis d’atténuer considérablement l'impact de la crise sur la mortalité par cancer du sein.

 

L’auteur recommande aujourd’hui de donner la priorité au dépistage des femmes qui n’ont pas pu effectuer leur mammographie de routine.

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